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TRUST pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 27 novembre 2006
 

Soulagez-vous dans les urnes !
(Mercury – Universal – 2006) 
Durée 69’28 – 15 Titres

http://www.trust.tm.fr

Trust est une lourde locomotive que ses deux pères fondateurs remettent et retirent des rails au gré des je t’aime moi non plus qui caractérisent leur union sacrée depuis maintenant une trentaine d’années … Parsemée d’heurs et de malheurs, la carrière du mythe hard aura connu nombre de sommets mais aussi quelques descentes aux enfers et c’est fort du soutien indéfectible de ses fans que le bulldozer a repris la route pour ce qui ne devait être qu’une prestation unique au Festival des Terre-Neuvas en juillet 2006. Fort du line up historique regroupant Bernie Bonvoisin au chant, Nono Krief aux guitares, Vivi Brusco à la basse et Farid Medjane à la batterie, Trust s’est vu adjoindre en renfort Iso Diop à la guitare, a immortalisé le concert de Bobital pour le décliner en CD et en DVD et s’est fendu dans la foulée de trois titres inédits, avant coureurs ou non d’une suite discographique que d’aucuns réclament à tue-tête. Avant de les retrouver pour une mini-tournée historique en décembre prochain, on pose une oreille attentive sur le témoignage pour l’éternité d’un moment unique en son genre …

N’allez pas tenter une quelconque comparaison entre les précédents albums live de Trust et ce nouvel opus, le temps s’étant chargé de faire évoluer le groupe au gré de ses envies et lui ayant apporté, à défaut de la sagesse, la maturité musicale. Exit le jeune chiot fou qui beuglait des ‘‘dynamite’’ à tout bout de champ pendant la tournée « Répression dans l’hexagone », Bernie est devenu plus posé à l’approche de la cinquantaine et si son chant s’avère moins ravageur que jadis, son timbre reste le même et le grain apporté par les ans et la nicotine confirment que c’est bien celui qui colle le mieux à la musique du groupe. Impérial, Nono tire riffs et soli avec la même foi qu’aux débuts et se voit soutenu non seulement par un second guitariste encore un peu trop discret mais aussi par une rythmique dévastatrice, Vivi s’escrimant sur sa basse et assurant les chœurs tandis que Farid martèle ses fûts avec toute la folie et l’énergie qu’on lui connaît. Côté tracklisting, on retrouve avec toujours le même plaisir les sempiternels « Fatalité », « Le mitard », « Instinct de mort » ou « Antisocial » aux côtés de titres un temps oubliés comme « Palace », « Au nom de la race », « Par compromission » ou encore « Police milice ». Revendiquant encore et toujours son excellent album « Europe et Haines », Trust en reprend trois titres avant de s’adonner à un étonnant medley auquel on ne reprochera que la coupure très mal venue effectuée juste avant le légendaire solo de guitare de « L’élite » … Assumant encore et toujours ses contradictions, Trust ne se plie pas à un quelconque dictat commercial ou médiatique et s’engage dans trois nouvelles compositions très actuelles qui ne cherchent pas à s’inscrire dans la droite lignée des hymnes d’antan mais qui se contentent au contraire d’être dans l’air du temps, fidèles à une tradition d’engagement que le groupe porte haut et fort depuis ses premiers ébats. « Chaude est la foule », « La mort rôde » et le très opportuniste « Sarkoland (La France on l’aime ou on la quitte) » ne sont peut-être pas les titres les plus aboutis composés par Trust mais ils ont le mérite de démontrer qu’il est encore possible de la ramener quand on a atteint l’âge de raison et surtout d’évoluer et d’innover en incorporant des claviers et même de la beat vox à de nouveaux morceaux. Trust a réussi à raviver en 2006 la petite flamme qui brûlait encore au fond des esprits de Bernie et Nono, signe que « Le temps efface tout » et qu’à cœur vaillant, rien n’est impossible. A défaut de chercher une quelconque explication à cette quatrième reformation pour le moins inattendue et de se demander quelle en sera la durée et l’issue, on se contentera de se « Soulager dans les urnes » avec eux. C’est toujours ça de pris !