mercredi, 08 novembre 2006
Layali
(Virgin Music – EMI Music France – 2006)
Durée 54’40 – 13 Titres
http://www.chebmami.net
 Couronner un quart de siècle voué à l’évolution du raï ne pouvait que se faire en grande pompe pour Cheb Mami et c’est en partant à la conquête de l’Egypte que le plus parisien des Oranais a souhaité le faire … C’est donc à l’ombre des pyramides qu’il s’est rendu pour y enregistrer son nouvel opus dédié aux nuits, « Layali », et fortement inspiré de ses cultures, l’orientale d’Oum Kalsoum et Fayouz mais aussi l’occidentale de son complice Sting avec qui il a signé l’inoubliable duo « Desert Rose » en 2000. Bien décidé à continuer son mélange de mélodies rurales traditionnelles et de pop moderne, le chanteur a quitté Le Caire après y avoir enregistré la majeure partie de ses nouveaux titres et a rejoint Beyrouth pour les terminer … Fidèle à sa tradition de métissage, Cheb Mami a convié K-Maro, Leslie, Sween et Zaho à le rejoindre sur un nouvel ouvrage placé sous le signe du Mektoub, le destin, qui laisse se rencontrer de façon assez inhabituelle le Maghreb et le Machrek (l'Orient) mais aussi l’Occident. Découverte …
On sait depuis longtemps que Cheb Mami est un baladin du pop-raï qui se complait autant à travailler dans les banlieues hexagonales que sous le soleil de l’Andalousie et qui n’a pas hésité à créer et à faire avancer le raï’n’b ou le ragga-raï. Passé du côté des quadras, le chanteur n’en perd pas pour autant sa volonté novatrice et se lance dans la mise en musique d’un texte de l’un des plus grands poètes arabes, le Syrien Nizar Qabbani décédé en 1998, pour en faire le duo « Ajlissou » interprété avec le roi de la pop arabe, l’Irakien Kadim Al Sahir. Soul et dansantes, les nuits de Cheb Mami sentent bon le sable blond et la chicha et se teintent d’instrumentations originales dans lesquelles on remarque les cuivres d’un brass band mais aussi des arrangements de cordes et d’instruments et percussions traditionnels. Quelques morceaux se dégagent spontanément du lot, essentiellement des duos, comme le très pop « Non c’sera non (Omri Omri) » en compagnie de Swen qui laisse entrevoir un potentiel succès radiophonique mais aussi « Halili » avec la chanteuse algéro-québécoise Zaho ou encore « Nos couleurs » avec le libano-canadien K-Maro et bien entendu « Alik Maina » avec la jeune Leslie, nouvelle coqueluche du R&B. Mais assimiler Cheb Mami à un chanteur de duos serait une erreur car même si c’est dans cet exercice qu’il est le plus salué par son public, des morceaux en solo comme « (Leh) Inshallah », « Gaye Bil Salama » ou « Ellie Beina Intaha » laissent largement éclater toutes les facettes d’une voix claire, riche et colorée à souhaits. Signant une nouvelle fois un très bon album, l’artiste confirme qu’il est encore et toujours un des incontournables de la culture mondiale … Inch’Allah !
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