dimanche, 05 novembre 2006
Bless
(Because Music – Wagram – 2006)
Durée 56’36 – 14 Titres
http://www.bless.fr
http://www.because.tv
 Pop et française, féminine et indépendante, la musique de Bless est une sorte d’ovni intemporel dans un paysage plutôt convenu qui emprunte autant à la délicatesse d’une voix qu’à l’ingéniosité d’instrumentations toutes deux issues du talent de Bénédicte Bless, une artiste qui se destinait il y a encore peu de temps à une carrière de comédienne. Eduquée musicalement à grand renfort de Velvet Underground, Janis Joplin et autres Rickie Lee Jones, la jeune parisienne a appris la guitare en autodidacte et le théâtre chez Niels Arestrup et Lee Strasberg, comprenant rapidement que c’est le tâtonnement inventif plus que les contraintes artistiques rigides qui l’attiraient. Accompagnée de son complice et mentor Eric Neveux, elle livre un premier album très complet pour lequel elle se fait escorter des sempiternels claviers, guitares, basses et batteries inhérents à la pop mais sur lequel elle pose un esprit très particulier … Le sien !
Bless énerve parfois en faisant des chansons entêtantes et instinctives et séduit l’instant d’après en utilisant des structures complexes qui ne font qu’accroître une sensation d’aboutissement artistique absolu. D’un lo-fi très anglo-saxon à une french touch succulente en diable, Bless nous promène de double-sens en double-sens et nous impose ses moindres volontés en nous confinant dans ambiances intimistes puis en nous enveloppant de ses harmonies débordantes d’imagination. Avec quatorze petites tranches de vie piochées de « Fais un vœu » à « Femme lascive » en passant par « Anyway », « Les buvards » ou « Touchy Man », Bénédicte se fait tour à tour Jane puis Serge, Françoise puis Jacques … Versatile et insaisissable ! Séductrice et entêtante, sensuelle et piquante, la pop de Bless est une arme à double tranchant, une sorte de petit aiguillon qui se plante instantanément dans le lobe de l’oreille et qui lui susurre en permanence de toutes petites grappes de belles notes et de douces intonations. C’est tellement simple et complexe à la fois que l’on se plie rapidement aux règles du jeu et que l’on en devient à l’arrivée totalement dépendant … L’essayer revient souvent à l’adopter !
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