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SQUAREPUSHER pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 27 octobre 2006
 

Hello Everything
(Warp Records – Discograph – 2006) 
Durée 63’41 – 12 Titres

http://www.squarepusher.net
http://www.warprecords.com 

Extraterrestre reclus au fond d’une cave où trônent des machines vintage, Tom Jenkinson alias Squarepusher n’est apparu à la face du monde qu’en de très rares occasions ces dernières années. Trentenaire, ce fils d’un batteur de jazz élevé sur fond de Miles Davis et de Charlie Parker et formé sur les bancs d’une université de physique londonienne se tournera presque naturellement des sciences vers l’art et plus spécialement vers une musique à dominante électronique où les boucles à connotation free jazz tutoient les accents jungle et où l’expérimentation sonique est le maître mot ! Souvent dénigré pour cause d’incompréhension de la part des auditeurs, Squarepusher sortira quand même une dizaine d’albums au cours de la dernière décennie et fera presque aussi souvent crier au génie qu’au fou dangereux. Comme quoi les deux domaines sont très proches l’un de l’autre et que de la folie au génie, il y a un pas qu’il convient de savoir franchir dans les deux sens de temps à autres …   

Ce qui fait la force de « Hello Everything », c’est la multiplicité des couleurs qui s’y mélangent et l’ambiance générale qui en ressort. Bassiste émérite parvenant à impressionner jusqu’à Flea des Red Hot Chili Peppers, Tom Jenkinson va au delà des limites de l’instrument, faisant littéralement corps avec lui et lui tirant autant de gémissements sensuels que de cris hystériques ou de grincements organiques aux frontières de l’humainement imaginable. Important un peu de dub, de drum’n’bass ou de techno à une musique qui reste avant tout très jazz dans l’esprit et dans la forme, Squarepusher explore un domaine instrumental particulièrement tortueux où rien n’est à première vue prohibé et où les harmonies n’ont d’autre raison d’être que celle de mettre en valeur les dissonances les plus exagérées. Faisant se rejoindre le spirituel et l’absurde, « Hello Everything » s’avère à la fois attachant, léger et délicat et s’annonce aussi propice à l’investiture des dancehalls les plus posés qu’à celle des ascenseurs où il pourrait très bien faire office de musique d’ambiance si tant est que le périple soit assez long, à l’instar de ceux passés dans les vieux tortillards d’antan, ou l’immeuble assez haut pour laisser au passager le temps de goûter aux joies du voyage … Un pur moment de bonheur !