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NOÉ pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 23 octobre 2006
 

Puisque demain …
(Autoproduction – 2005) 
Durée 32’21 – 8 Titres

http://www.noerock.com 

La vie est parfois simple comme un groupe de rock ! Prenez cinq copains réunis autour de la même envie de jouer une musique directe et sans concession, donnez leur quelques instruments bien accordés, beaucoup d’idées et pas mal de talent et vous obtenez Noé, un quintet qui a vu le jour en 2003 du côté de Lyon. Manu Pralut au chant, JB Daret et Ben Joubert aux guitares, Seb Lecointre à la basse et Olivier Merle à la batterie auront vite fait de se retrouver au beau milieu de la descendance de Noir Désir et d’écumer tremplins et festivals à la recherche d’une reconnaissance qui viendra avec la sortie de « Puisque demain … », un très bon premier album sur lequel on se penche aujourd’hui alors qu’une démo de travail de deux titres commence à marquer une évolution notoire du groupe vers une musique plus large et plus métissée …

Chanteur à la palette vocale très étendue, Manu fait beaucoup plus que donner du corps à la musique de Noé, il lui donne sa couleur et son énergie en se mariant à chaque fois très justement avec des musiques tantôt radicales, tantôt allumées. Agressives ou au contraire éthérées, les compositions se suivent en respectant une certaine harmonie et en appellent tour à tour au gros son électrique et aux sonorités acoustiques, parfois réunis dans le même morceau. Respectant les règles fondatrices élémentaires de la mélodie, Noé nous propose une musique riche en influences et laisse les dissonances se rejoindre pour mieux consolider un effet d’euphonie particulièrement présent. Capable de laisser partir les guitares en vrille et de les rattraper en s’accrochant à une caisse claire totalement décalée, les Lyonnais nous promènent entre Molière et Shakespeare et se mettent en quatre pour nous convaincre de rester scotchés à une rondelle qui à la classe innée d’un « Tostaky » tout en restant très marquée d’un sceau bien personnel. On pourrait en rester là mais deux titres de mieux, c’est toujours ça de plus pour nous séduire et les deux jeunes frères de « La Traversée », « You’re Coming Today », « In Memorium » et autres « Beware » s’avèrent être particulièrement novateurs dans la manière mais aussi dans l’esprit, le premier, « Au détour d’un rêve » affichant clairement des accents tribaux tandis que le second, « Lettre N°1 », laissera tranquillement monter la mélodie sans jamais la laisser déborder d’un cadre très clairement défini dès les premiers arpèges … Noé laisse désormais entrer les percussions, le violon et la clarinette dans son art et lui offre un nouveau vent de maturité. C’est un complément évident qui ne doit pourtant pas faire trop d’ombre à un premier album qui mérite d’être mieux connu du grand public ! Laissons-lui le temps de vivre …