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ADRIENNE PAULY pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 22 octobre 2006
 

Adrienne Pauly
(Remark – Warner Music France – 2006) 
Durée 39’45 – 11 Titres

http://www.adriennepauly.com
http://www.warnermusic.fr  

Belle brune un peu allumée, Adrienne Pauly est une comédienne au regard dérangeant et au magnétisme surprenant qui a eu un jour l’envie de chanter. Elle avait alors sept ans et distribuait ses mélodies aux roses du jardin en implorant un hypothétique retour de ses parents … Une quinzaine d’années plus tard, elle faisait les belles heures des soirées imbibées avec ses amis pour qui elle était toujours prête à empoigner un micro, réel ou imaginaire, et à chanter à tue tête les mots qui lui passaient par la tête ! Un brin cafardeuse mais plutôt lucide, Adrienne Pauly a croisé tout ce que les nuits parisiennes comptaient de talents et c’est avec des complices comme Camille Bazbaz, Christophe Ernault, Yarol Poupaud ou Michael Garçon que la chanteuse est née, se forgeant non seulement un style mais aussi une réputation grâce aux premiers concerts qui dynamitaient les scènes parisiennes … Débarquant dans les bacs avec l’appui de vieux amis comme Adanowski ou Nicolas Ulman mais aussi de ce que les studios comptent de mieux comme musiciens de sessions, de Matthieu Rabatté à Albin de la Simone en passant par Philippe Paradis, Sébastien Chouard et même M, Adrienne Pauly nous dit avec simplicité ce que chacun garde plus ou moins secrètement au fond de lui !

Adrienne Pauly est une créatrice du quotidien et c’est avec des mots de tous les jours qu’elle s’exprime, avec les faux airs d’un Gainsbourg dont elle reprend très justement « L’herbe tendre » en fin d’album mais aussi avec un réel talent d’écriture qui s’approche très subtilement de celui du grand inspirateur. Souvent crûe, jamais vulgaire, Adrienne dépose une gouaille toute parisienne sur des paroles faussement brutes de décoffrage et en réalité très intelligemment construites. D’une pouffe à un connard, l’artiste a fait « L’amour avec un con », fumé un petit Maroc pendant « Nazebroke », tenu la caisse automatique de « La fille au Prisunic » et promené son monde d’un « Méchant Cafard » à un « Vas-y viens … » en passant par des « Pourquoi », des « C’est quand » ou des « Chut » mais en est ressortie aussi naturelle et fraîche qu’elle y était entrée. Recueil de chansonnettes un peu freudiennes, un peu insolentes, ce premier album éponyme donne le ton d’une artiste intègre et fière, heureuse de pouvoir se livrer à un public telle qu’elle est, particulièrement forte en apparence mais sensible et fragile à l’intérieur. Plus que les mélodies pourtant très gracieuses et très sensuelles, ce sont les mots qui comptent avant tout car ils sont les plus à mêmes de soigner les maux dont souffre l’univers intime d’Adrienne Pauly. Entre Juliette Gréco et Catherine Ringer, la brune ardente a trouvé la place qui lui convient particulièrement bien … Tant mieux pour nous !