jeudi, 19 octobre 2006 Du pareil au même (Crash Disques – PIAS – 2006) Durée 37’17 – 14 Titres
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Etre punk et Nantais, c’est possible et Justin(e) va se charger de nous le prouver ! Transfuges de Zend et des Skoyotes et fans de Zabriskie Point, Alex (chant), Jack (basse), Djé (batterie), Fabien (guitare) et Olivier (guitare) ont eu une idée commune en juin 2002, celle de faire un groupe de rock qui ne se prendrait pas le chou et qui se contenterait de jouer pour le fun … Le résultat est là, deux démos et une trentaine de concerts avec le gratin de la scène hexagonale, de Nevrotic Explosion aux Vulgaires Machins en passant par Guerilla Poubelle qui a repéré le groupe et l’a embarqué dans sa galère en se décidant à produire son premier album. Jeunes et cons, les membres de Justin(e) ont pour eux l’énergie et l’urgence des décisions. Leur musique s’en ressent et c’est conscients de leur pouvoir de séduction que les Nantais s’attaquent aux bacs indés avec une rondelle qui a des arguments pour aller à la pêche aux punks en profondeur …
Ironique, irrévérencieux, un poil engagé et un autre venimeux, Justin(e) a tout ce qu’il faut pour séduire les plus exigeants et les soumettre à sa vindicte en tapissant ses riffs binaires et rugueux de textes débités dans un Français aussi simple que vénéneux ! Ca paie, Justin(e) parvient à nous scotcher instantanément à grands renforts de guitares assassines et de rythmiques décoiffantes et nous cloue littéralement les babouches sur une machine à pogo alimentée de quelques hymnes comme « Old Boy », « L’équipe C », « Parle-moi », « Du pareil au même » ou « Un animal comme moi ». Trop sérieux s’abstenir, chez Justin(e) c’est l’ironie qui est de mise, voir parfois le cynisme, et c’est un ton léger que ses membres adoptent pour nous présenter une musique qui tend à la dérision sans pour cela manquer de professionnalisme. On sent que les leçons des aînés ont bien été assimilées et que le quintet, bien qu’il ne semble plus avoir grand chose à apprendre de la scène punk française, est toujours à l’écoute de ce qui peut s’y passer pour en retirer à chaque fois un petit plus. A défaut de révolutionner le rock, Justin(e) vient juste poser une pierre pour consolider l’édifice, une de celles qui dans quelques années se fondront à la masse de celles déposées par ses prédécesseurs, survivants ou disparus, et qui feront que chaque jour que la terre voit défiler, on se rappellera d’un premier album qui n’est pas sans défaut, c’est une évidence, mais qui a su mettre en marche une véritable dynamique positive ! C’est bien ce qui compte le plus …
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