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PERCUBABA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 16 octobre 2006
 

AntistatiQ
(Distribution Foutadawa – PIAS – 2006) 
Durée 74’10 – 21 Titres 

http://www.percubaba.com 
http://www.foutadawa.com

Percubaba est un de ces groupes qui ont vu le jour sur la route, commençant à écumer systématiquement les salles de l’Ouest dès 1997 avant de rejoindre l’écurie Yapucca aux côtés des Wampas et de Louise Attaque et de s’attaquer au national et à l’international deux ans plus tard. Un premier album sorti pour terminer dignement le deuxième millénaire s’écoulera à trente mille exemplaires et ouvrira les portes de PIAS à une formation en pleine phase d’aboutissement qui confirme dès 2002 avec un nouvel opus et une tournée qui les conduira jusqu’en 2004 ! Avec six centaines de concerts à leur actif et un florilège live décliné en CD et en DVD, les douze membres que compte le groupe fêtent les dix années d’existence de Percubaba en sortant un troisième album qui fait figure d’ovni dans un paysage où mélanger rock, reggae, ska, electro, jungle et hip hop n’est pas encore totalement entré dans les mœurs … Bien décidé à rester totalement autoproduit, Percubaba s’est entouré d’amis comme Guizmo de Tryo qui l’ont aidé à évoluer dans une démarche solidaire et constructive …

Avec un troisième album particulièrement abouti, même s’il est volontairement décousu par passages, Percubaba joue la carte de la musique hybride et des sonorités habilement métissées et mélange la pêche d’un toast ragga avec une dose d’afro beat et une autre de world. Décapantes, les compositions en appellent à la conscience de l’humain mais laissent aussi par moment de la place à beaucoup d’humour, faisant se jumeler sur la rondelle des morceaux comme « G8 » où l’on retrouve Guizmo aux voix, « Bizness du mensonge », « Gorazde » et « Echos d’Afrique » d’un côté et les inénarrables « La télé_commande » et « Pâtes O’beurre » de l’autre. Sur fond de cuivres empressés, de percussions convaincantes, de flows exaltés et de machines ingénieuses, les Percubaba nous tirent une grosse vingtaine d’hymnes parmi lesquels on se déplace en freestyle, surfant d’un « Oubabaou » à un « AntistatiQ » puis d’un « Anomaly » à l’autre pour en terminer avec un « Responsable sanitaire » très marqué du sceau de la chanson française de qualité. Varié et changeant en fonction des influences et des humeurs d’un groupe qui ne peut se déplacer qu’en bus, « AntistatiQ » est un de ces albums qui laissent des traces dans une carrière … Engagé depuis des lustres, Percubaba a souhaité le mettre en vente dans les réseaux du commerce équitable aux côtés de ceux de Désert Rebel et de Pause, promettant de reverser une partie de l’argent des ventes pour le financement d’écoles de musique en Afrique. La beauté du geste rejoint ainsi celle de l’œuvre et la boucle s’en trouve définitivement bouclée. Chapeau !