Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

STEVE & PATRICK VERBEKE - THE DUO - FREDERIC YONNET A VAUREAL pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 16 octobre 2006
 

STEVE & PATRICK VERBEKE – THE DUO
FREDERIC YONNET
11ème FESTIVAL BLUES ET HARMONICA
LE FORUM – VAUREAL (95)
LE 14 OCTOBRE 2006

http://www.patrick-verbeke.com/
http://www.steve-verbeke.com/
http://perso.wanadoo.fr/theduo/
http://www.fredyonnet.com/
http://le.forum.free.fr/

Le blues et l’harmonica sont à la fête ce week-end à Vauréal et après la magnifique soirée d’ouverture marquée de l’empreinte indélébile de Jesus Volt, c’est une fois de plus le blues français mais cette fois interprété en Français qui va être à l’honneur pour cette deuxième soirée de festival. Les tables disséminées dans le Forum sont prises d’assaut dès 20 heures et les spectateurs debout se massent dans le fond de la salle … La soirée sera chaude !

On commence avec la jeune gagnante du Tremplin qui s’est déroulé hier soir, la sympathique Rachel et son Quintet qui viendront nous servir cinq titres aux sonorités très variées, du « Boogie Mix » qui démarre le set à « Sweet Home Chicago » qui le termine en passant par du cajun, des plans de jazz et même un peu de rock pour assaisonner le tout. Très fière de figurer parmi les lauréats aux côtés de personnes comme Greg Szlapczynski qui avait remporté ce même tremplin alors qu’il n’était encore que le jeune disciple du maître Milteau, Rachel nous offrira un bout de rappel avec « I Feel Good » et repartira rapidement prendre quelques conseils avisés auprès d’Alexandre Thollon, l’éminence grise de l’harmonica à Vauréal … Un bon départ !

On passe directement à du lourd, voire même à du très lourd car ce sont les Verbeke père et fils qui s’y collent maintenant. Patrick à la guitare et au chant, Steve à l’harmonica, que demander de plus pour continuer à passer une agréable soirée ? Des chansons peut-être, alors Patrick Verbeke déplie sa panoplie de bluesman et nous envoie en douceur un peu de delta blues avec « Louise », un peu de Chicago blues avec le « Walking By Myself » de Jimmy Rodgers, l’ancêtre « De quoi j’vais m’plaindre aujourd’hui » dédié à l’émission qu’il anima quotidiennement sur Europe 1 pendant quatre ans et nombre d’« Echos d’Acadie » empruntés à son dernier album … On s’amuse des échanges de riffs entre la guitare et l’harmo, des explications du Blues Teacher qui nous raconte l’histoire de son Resophonic National de 1931 et des anecdotes ramenées des provinces maritimes du Canada qui pimentent des morceaux comme « L’ordre du bon temps » ou « Trop jeune pour savoir » … Impeccable, Steve saupoudre la voix éraillée de son père de grosses larmes d’un harmonica savoureux et riche et ponctue les morceaux de petites facéties discrètes mais toujours bien pensées. On aurait espéré un petit tour de « Montreuil Boogaloo » juste après « Sweet Home Chicago » pour terminer le set mais on se consolera en prenant « La tangente » en rappel, un morceau du deuxième album de Patrick que Steve avait repris dans une version personnelle sur son premier effort et qu’il nous chantera ce soir dans sa version originale … Un beau cadeau !

The Duo, c’est le bonheur à l’état pur, la sophistication et la richesse de la dream team du blues qui accompagne systématiquement tout le monde sur scène, voir plus encore, et qui vient de se fendre d’un excellent deuxième album … Quand en plus The Duo débarque en quartet avec dans ses valises The Section Rythmique, les immenses Thibaut Chopin à la basse et Simon ‘‘Shuffle’’ Boyer à la batterie, on peut être certain que les amplis vont chauffer ! Et ils le prouvent d’entrée de jeu en laissant Claude Langlois faire sonner et glisser la pedal steel sur « Les rois du pétrole » et le Weissenborn sur « Blues et sexy » puis en s’offrant une toute petite escapade vers le traditionnel pour revisiter Big Joe Williams et « Baby Please Don’t Go » qui laisse enfin le temps à Bako Mikaelian de poser la guitare et de sortir le Greenbullet … On traverse en musique et en humour les « Mi Corazon » et « Juste un autre jour » et on se régale des pitreries du frontman qui ne manque jamais une occasion d’aller taquiner le public ou ses complices pour donner encore plus de chaleur à une soirée qui n’en manque déjà pas. Arrive le tubesque « Tarantino » et sa présentation délirante qui déclenche une hilarité communicative entre les deux chevilles ouvrières de la rythmique … Claude Langlois en profite pour nous placer le thème de « Pulp Fiction » à la pedal steel en parfaite complicité avec son double et il est déjà temps de se quitter car il est 23 heures et qu’il y a encore du monde à faire passer. On se console en engloutissant une grande rasade de blues qui regroupe les Verbeke et The Duo sur un épatant « Hoochie Coochie Man » qui finira de nous mettre de bonne humeur. Quel pied !

Un bon gros entracte pour se remettre de toutes ces belles notes et il est temps de passer au jazz avec Fred Yonnet qui revient un moment à Vauréal quelques années après avoir émigré pour Washington. On se souvient de Fred comme de l’harmoniciste qui animait le plateau de « Nulle Part Ailleurs » sur Canal Plus avec Lol et le Groupe et on se surprend à le retrouver dans un style différent qui lui colle de façon très juste à la peau. Docteur es-harmonica, Fred Yonnet va nous plonger dans un monde où se croisent un jazz très progressif, un autre très free et quelques références classiques qui donnent des accents parfois aux limites du dub à une musique très personnelle que le public semble partager sans trop de difficultés. Accompagné de David Pouradier Duteil à la batterie et de l’imposant Mo Daniels aux claviers, l’harmoniciste va nous emmener vers quelques compositions, vers des standards mais aussi vers Hendrix qu’il revisite de façon intéressante ou encore vers Stevie Wonder tout au long d’un show marqué par quelques beaux exploits techniques de chacun des musiciens. Finesse des percussions et de la basse jouées au synthé, batterie virevoltante qui en appelle aux baguettes, aux balais et aux mailloches, harmonica qui passe par un rack d’effets et qui flirte par moments avec le larsen … Il ne manque rien ! S’offrant une grosse vingtaine de minutes de rappel, Fred Yonnet se posera un moment sur le bord de la scène puis ira saluer son public dans la salle avant de nous glisser discrètement le riff de « Ce n’est qu’un au revoir » et de rejoindre les loges …

Il est plus d’une heure du matin mais au bar, chacun vend ses albums. Le public, ravi, tarde à quitter un Forum qui, une fois de plus, nous a joué un bon tour ! Forte d’une équipe technique au top, d’un équipement digne de ce nom et d’une véritable volonté de programmer toutes les musiques et toutes les cultures, la salle nous surprend à chaque fois par sa convivialité et par la qualité des concerts qui y sont donnés. Trouvez un artiste qui n’est pas enchanté d’y avoir joué !

Fred Delforge – octobre 2006