samedi, 14 octobre 2006 JESUS VOLT 11ème FESTIVAL BLUES ET HARMONICA LE FORUM – VAUREAL (95) LE 13 OCTOBRE 2006
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S’il n’est pas le plus connu du Val d’Oise, le Festival Blues et Harmonica est un des temps forts de Vauréal qui réussit à fédérer la ville et ses structures autour d’un tout petit instrument qui peut faire beaucoup de bruit dès lors que l’on y souffle avec force et foi … Beaucoup de bruit, mais aussi et surtout beaucoup de belles notes et c’est à cela que les artistes présents ce soir vont s’attacher, chacun donnant le meilleur de lui-même à son niveau !
C’est le traditionnel Tremplin des jeunes talents qui ouvre la soirée et on commence avec l’harmonica chromatique de Stéphane Agard qui vient nous déposer un mélange de blues et de jazz sur fond de contrebasse et de guitare électrique et qui nous reprend d’entrée de jeu une pièce d’un des maîtres de l’instrument, le grand J.J. Milteau. On pénètre ensuite dans le blues rock avec les récents vainqueurs du Tremplin des Rendez-Vous de l’Erdre, Shake Your Hips, pour glisser enfin vers la troisième et dernière candidate, Rachel et son quintet qui, du haut de ses 14 ans va nous faire une démonstration de talent et de classe qui se terminera par une cover du standardissime « Sweet Home chicago » ! Sans vraiment de surprise, la demoiselle remporte les 230 Euros du premier prix et la programmation pour le concert du lendemain, n’enlevant rien au mérite des autres concurrents à qui il ne manquait rien, si ce n’est les votes du jury, pour se retrouver à la même place. On ne pourra donc que se féliciter du niveau très homogène des concurrents et du sérieux des jurés parmi lesquels on reconnaissait entre autres Jacky Breton, le père du festival, et Alexandre Thollon, le professeur d’harmonica de l’Ecole de Musique de Vauréal …
L’heure est déjà bien avancée quand Jesus Volt envoie son intro mi-psychédélique mi-grégorienne et se lance sur la scène du Forum avec « Help Me », un premier titre aux sonorités très pesantes … Bien décidé à nous secouer dans tous les sens, le quartet conduit par Lord Tracy enchaîne les titres lourds et les titres vifs avec beaucoup d’idée et nous promène dans un monde où l’on croise aussi facilement un « I Won’t Get Down » qu’un « Voodoo In A Motel Room », un « Little Green Man » ou même un « Cornbread » revenu de l’ère « Electro Button Funky Coxxx ». Soutenue par la rythmique délirante de Lenine Mc Donald et Magic Doudous, la guitare électro-acoustique de Mr Tao n’en finit plus de hurler à la mort et nous surprend à chaque instant avec une étendue de saturations insoupçonnable pour qui n’a jamais vu Jesus Volt sur scène !
On revisite The Cure avec « A Forest » qui voit le passage de Mr Tao à la Telecaster et qui donne l’occasion à Lord Tracy de se lancer dans des feulements très léonins. Vauréal le vaut bien et on continue avec les morceaux de « Always Drunk Never Sad » puisque c’est maintenant à « Jig Up And Down » de venir changer radicalement le ton de la soirée pour la faire passer un moment au funky blues … Bien décidé à nous faire voyager en terre de blues, Jesus Volt va ensuite nous emmener vers les Etats Unis avec « Only The Devil » puis nous faire traverser son répertoire jusqu’à une escapade en Australie dédiée à AC/DC, l’excellent boogie rock « Conservative Jackass Blues » … On remonte ensuite vers l’Afrique avec le tubesque « Jesus Gonna Be Here » et le quartet nous quitte comme il était venu, sur un final psyché mélangeant blues, rock et electro !
Partis dans un dialogue pour basse et guitare, Lenine Mc Donald et Mr Tao vont donner le ton d’un énorme rappel dédié au superbe « Jungle Blues » fabuleusement illustré par un Magic Doudous qui arbore fièrement dreadlocks et peau de bête et par un Lord Tracy toujours aussi halluciné qui nous pose en prime de superbes goulées d’harmonica … On aurait du se quitter ainsi mais Jesus Volt a choisi de rendre hommage non seulement à Sonny Boy Williamson mais aussi à Rachel, la jeune gagnante du Tremplin, en l’invitant à accompagner le groupe sur un délirant « Checkin’ Up On My Baby » qui nous conduira jusque bien après minuit … Il ne restera plus ensuite aux quatre trublions de la scène blues et rock qu’à aller rejoindre leur public et à signer quelques autographes, après tout Jesus Volt est quand même un des rares groupes français avec Trust à avoir été invité à se produire dans le cadre du prestigieux Rockpalast de la chaîne de télévision allemande WDR ! C’est sans doute qu’eux aussi le valaient bien …
Fred Delforge – octobre 2006
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