lundi, 09 octobre 2006
Friendly Fire
(Capitol Records – EMI Music – 2006)
Durée 37’10 – 10 Titres + DVD
http://www.sean-lennon.com
 Le talent est sans aucun doute un des gênes caractéristiques à la famille Lennon et si Sean, le fils de John et Yoko, a été célèbre dès son premier cri, les ans qui passent prouvent que le public avait raison de s’emballer devant le futur génie … Après un premier album solo en 1998 et des collaborations diverses dont bien évidemment celles aux albums de sa mère mais aussi à ceux de Ryan Adams ou Vincent Gallo, le jeune Lennon s’offrira un long temps de réflexion avant de nous proposer une seconde œuvre qu’il décline en audio et en vidéo, livrant pour l’occasion un véritable film ou plus exactement un recueil de courts métrages qui, mis bout à bout, donnent une bande originale très conceptuelle sur le thème de l’échec amoureux … Enregistré dans des conditions les plus live possible, « Friendly Fire » voit aux côtés du chanteur multi-instrumentiste la participation d’artistes comme Matt Chamberlin à la batterie, Harper Simon à la guitare, Yuka Honda aux ivoires mais aussi de nombreux invités réunis sous l’œil averti de Tom Biller qui a supervisé les prises …
Moins expérimental que le premier album de Sean Lennon, l’étourdissant et quelque peu bruyant « Into The Sun », « Friendly Fire » s’appuie sur des structures traditionnelles et sur une infinie douceur pour nous proposer des chansons dans la plus pure lignée de la pop contemporaine. On se retrouve à notre grande surprise avec une succession de couplets et de refrains qui respectent plus ou moins le nom du Père sans jamais choquer le Saint Esprit et qui reprennent une recette chère au plus célèbre des Beatles, faire des chansons profondes avec des paroles simples, voire carrément absconses. Et ça marche, Sean Lennon sort carrément l’album que l’on aurait attendu de son géniteur, une œuvre au noir qui remise aux oubliettes toutes les vulgarités bâclées que l’on nous a livrées en pâture ces vingt cinq dernières années, un album de pop renversante et équilibrée, un de ceux que l’on ne fait qu’une fois dans sa vie, au mieux deux … Filmées avec une volonté évidente de décalage, les saynètes tissent une histoire où les personnages vont et viennent dans un canevas où l’on croise Bijou Philipps ou Asia Argento et où les images du far west cohabitent avec des images de cirque et de théâtre et même avec des dessins animés presque dérangeants tant ils sont parlants. On s’attardera sur le single « Dead Meat » qui accrochera le chaland mais on se concentrera surtout sur une succession naturelle d’une infinie finesse d’où se dégagent des « Wait For Me », « Tomorrow », « Headlights » ou « Falling Out Of Love » qui feront taire définitivement les plus dubitatifs sur les capacités réelles du musicien … Incontournable !
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