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B.B. KING au Zénith de Paris pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 18 septembre 2006
 

B.B. KING
Le Zénith – Paris (75)
Dimanche 17 septembre 2006

 

photo DR - http://www.bbking.com


C’est un étrange Zénith qui nous accueille ce soir, avec son lot de places numérotées et peu ou pas de photographes ni de journalistes conviés aux adieux au public parisien d’un des poids lourds de la scène blues mondiale … On craint le pire car les spectateurs ne se pressent pas franchement devant les portes à une heure du début de la soirée et en fait, la salle est pleine à craquer ! Un bon présage …

On attendait Buddy Guy en première partie et il faudra se contenter d’une formation dont le nom nous échappe, sorte de croisement du Savuka de Johnny Clegg et de la Compagnie Créole qui nous proposera un répertoire teinté entre Afrique et Antilles avec des chorégraphies amusantes et quelques incursions dans le rhythm’n’blues … Bon enfant, le public réserve un accueil poli à un groupe qui aura su en séduire une partie grâce à une utilisation astucieuse d’un violon et d’une flûte traversière et à un feeling globalement correct, même s’il n’est pas franchement adapté à la situation.

Plus qu’un musicien, B.B. King est une légende, un mythe vivant, et il convient de dérouler le tapis rouge avant que ce grand bonhomme de la guitare et du blues ne pose le pied sur les planches du Zénith ! Conduit par l’imposant trompettiste et chef d’orchestre James Bolden alias Dr. Boogaloo, le big band de B.B. King se lance donc dans deux instrumentaux pour faire monter la pression et ça fonctionne à merveille puisque les continuels dialogues entre l’orgue Hammond et les cuivres ne feront que conduire la salle vers une première standing ovation lors de l’entrée en scène du maître de cérémonie. Assis sur une chaise avec pour seuls témoins sa fidèle Lucille et une serviette qui ne manquera pas de lui servir à s’éponger régulièrement, le colosse du blues fait preuve de beaucoup d’humour et nous raconte sa vie et les bons moments qui la ponctuent régulièrement, ses 81 ans fêtés hier avec sa famille venue des Etats Unis pour l’occasion, son plaisir d’être encore et toujours sur scène pour partager sa joie de vivre et de jouer … Les belles notes succèdent par moments aux belles phrases et on se retrouve avec des bribes de « Why I Sing The Blues » ou encore de « I Need You So » et un superbe « Blues Man » aussitôt suivi de « When Loves Comes To Town », un titre composé avec le grand Bono de U2 qui offrira à B.B. King une nouvelle occasion de se lancer dans des élucubrations partagées avec un public qui réagit à merveille à des mots déposés calmement pour que les moins pointus des anglophones puissent les partager. Une délicate attention !

L’ambiance se feutre un peu et le big band regagne les loges pour la partie intimiste du show pendant laquelle B.B. King se retrouve assis entre son guitariste et son bassiste pour quelques délires parmi lesquels on remarquera des extraits « So Many Roads » ou de « Summertime » mais aussi un riff de la marche funèbre et enfin et surtout nombre de standards entrecoupés de tant de plaisanteries et de bavardages que B.B. King conclut lui-même en affirmant que l’on dira dès le lendemain : « B.B. King était très bon ce soir mais il a parlé toute la nuit et il n’a pas joué » … Musicalement, on traverse avec un bonheur non feint des pièces comme « Ain’t That Just Like A Woman », « You Are My Sunshine » dédié à la gent féminine  ou « You Know I Love You » qui font figure d’étape sentimentaliste ou encore les standardissimes « Key To The Highway » ou « The Thrill Is Gone » qui déboucheront sur une seconde standing ovation puis sur une troisième à la fin de « Guess Who », le titre de clôture de ces presque deux heures d’un show charismatique mieux adapté à des ambiances intimistes de clubs qu’à des Zéniths bondés et surchauffés mais largement apprécié par un public partagé entre grands connaisseurs et néophytes venus voir une légende par pure curiosité.

B.B. King a semble t’il joué pour la dernière fois en France et plus de cinq milliers de spectateurs avaient souhaité lui adresser un amical au revoir … Happy Birthday Mr. B.B. King !

Fred Delforge – septembre 2006