vendredi, 08 septembre 2006
Radio Cortex
(Black Eye – PIAS – 2006)
Durée 57’18 – 19 Titres
http://www.myspace.com/jacquesrwanvallard
http://www.javasite.net
 Leader emblématique du groupe parisien Java, R.Wan rêvait depuis déjà un certain temps de se fendre d’un premier effort solo. Loin de manquer d’inspiration, c’est le temps qui faisait défaut à ce charismatique trentenaire et après avoir consacré huit années à son groupe avec notamment deux excellents albums à la clé, R.Wan est parvenu à réunir une grosse poignée d’amis parmi lesquels on compte son complice accordéoniste Fixi mais aussi Camille Ballon (contrebasse), Jérôme Paret (guitare), Nicolas Krassilchik (batterie) ou encore Arnaud Elbaz et nombre d’intervenants trouvés entre la France et la Jamaïque pour débouler dans les bacs avec un album melting pot co-réalisé avec l’excellent Laurent Guenau. Présenté sous la forme d’un voyage improvisé au beau milieu des ondes, « Radio Cortex » s’affirme comme le véritable reflet de la personnalité du chanteur gouailleur, un poil bordélique et bourré d’un humour très personnel …
Travaillé autour d’adaptations plus ou moins heureuses, ce premier essai en solo d’un artiste attachant et séducteur se révèle être une belle réussite même si tout n’y est pas parfait, loin de là ! Conjuguant bonnes idées et choix plus hasardeux, R.Wan fait quelques belles étincelles comme ce remake épatant de « Laisse béton » revu et corrigé en conservant le style Renaud pour devenir « Lâche l’affaire », un pendant moderne qui reste dans la droite lignée de l’illustre original. S’étant au passage offert une excursion à Kingston pour y enregistrer le reggae « A ta porte », ce grand ponte du paradoxe s’engage dans des voies diamétralement opposées et se fend avec autant de naturel d’une œillade vers Tino Rossi (« Radio Active ») que d’autres vers Jean Gabin (« N’oublie pas de descendre le chien »), Manu Chao (les diverses parties de « Radio Caliente ») ou même carrément vers Java (« Le recyclé ») ! Souvent brillant, parfois borderline, R.Wan donne dans le rap (« C’est l’caramel sur la cerise »), dans le tribal (« Politique et manigances »), dans la chanson vintage (« On se dit tu ? ») ou même dans des égarements de clavecin un peu guindés (« Méchant p’tit bourgeois ») et s’il ne parvient pas à garder l’attention en éveil en permanence, « Radio Cortex » a le mérite de montrer à quel point son auteur est doté d’une culture musicale aussi large que fournie ! Ceux qui attendent impatiemment le troisième album de Java y trouveront de quoi patienter de façon plus qu’agréable …
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