dimanche, 27 août 2006
Mascaras
(Labels – Virgin Music – 2006)
Durée 46’57 – 12 Titres
http://www.sergentgarcia.com
 Violent tourbillon entraînant son public dans des endroits généralement inexplorés, Sergent Garcia revient dans les bacs après trois ans d’absence à peines meublés par la sortie d’un Best Of et si une chose est certaine, c’est que le bonhomme est remonté à bloc ! Bien décidé à faire un habile mélange de tout ce qu’il a fait jusqu’à présent, le créateur de la salsa muffin a réduit cette fois de façon considérable les délais de création et a conçu ses nouveaux morceaux en l’espace de deux mois entre la France et l’Espagne … Produit par Toy Hernandez, un producteur capable de fusionner et de faire ressortir au plus juste musique latine et hip hop sans même en avoir l’air, « Mascaras » se voulait une véritable révolution, un album sur lequel on retrouverait de multiples musiciens mais aussi du sound system et où les racines punk d’El Sargento Bruno Garcia laisseraient poindre un bout de téton insolent au milieu de rythmes venus de la Caraïbe, d’Amérique du Sud ou d’Afrique.
Pureté des mélodies et des genres ou fusion des styles, Sergent Garcia n’est pas à un effet près et s’il est bien décidé à ne pas ménager l’assistance, c’est une nouvelle fois avec une bonne dose de finesse et de tact qu’il le fait ! Séducteur un brin crooner, rasta, rapeur, rien n’est mis à la trappe et si la multiplicité des langages que l’on retrouve sur l’opus en font un ouvrage international capable de traverser et qui plus est de séduire la planète, la diversité des sonorités lui confère en prime un caractère pluri-culturel et pluri-générationnel. Piquant comme un « Dulce Con Chile » qui sera le premier single retenu, « Mascaras » traverse la cumbia dansante et colorée, le rocksteady, la salsa, l’afro-beat, le mambo et le hip hop et nous réserve des surprises de taille comme « Toi tu es là bas » conçu entre reggae et rap, « Tantas Cosas » interprété en duo avec la chanteuse Yaité Ramos, la cover de Sur Caribe « En Este Mundo De Loco », et un morceau écrit par le vieux complice Karim Berrouka des Ludwig, « Guantanamo City ». Plus métissé que jamais mais aussi plus intense et plus abouti, ce cinquième album de Sergent Garcia enregistré entre Paris, Valencia et Monterrey lui permet de dépasser le stade de l’artiste engagé pour passer à celui d’artiste complet … Qui s’en plaindra puisque c’est ainsi que son message passera le mieux ?
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