dimanche, 27 août 2006
5:55
(Because Music – Wagram – 2006)
Durée 42’30 – 11 Titres
http://www.charlottegainsbourg.fr
 Il aura fallu attendre vingt ans pour que Charlotte Gainsbourg sorte enfin un deuxième album … Il y aura bien eu entre temps les duos avec Etienne Daho ou Madonna mais rien de très complet et personnel alors que « Charlotte Forever » sorti en 1986 de la collaboration avec son génie de père laissait entrevoir un virage soutenu vers la musique. Piquée à nouveau par le virus en 2005, celle qui restera à jamais aux yeux du public la fille de Serge Gainsbourg et Jane Birkin revient avec un album événement qu’elle a créé en compagnie du duo Air mais aussi de Jarvis Cocker de Pulp et de Neil Hannon de Divine Comedy … Produit qui plus est par Nigel Godrich connu pour son travail avec Paul McCartney, Radiohead ou Beck, « 5:55 » a mis le paquet sur l’enregistrement et a peaufiné les arrangements, que ce soit en s’appuyant sur des percussions signées Tony Allen ou sur des sections de cordes enregistrées entre Londres et Los Angeles par David Campbell, le père de Beck. Tout un programme !
Elle est loin la petite Charlotte qui s’escrimait du haut de ses treize ans sur des chansons bien trop grandes pour elle … On la retrouve femme accomplie (et un peu fatale …) avec ce grain de voix aigre-doux qui lui vient de maman et cette petite touche d’arrogance héritée de papa qui en fait un être unique, émotif et émouvant à la fois. Un véritable oursin, mais aux épines rétractables pour mieux cacher son jeu ! Portée par un piano ou par une guitare, Charlotte ne chante pas mais se fond entièrement à des mélodies qui se teintent de son charme naturel, de sa classe folle et surtout d’un talent bien personnel que l’on ne peut lui enlever ! Coupant définitivement non pas son mais bel et bien ses deux cordons ombilicaux, Charlotte Gainsbourg devient définitivement une grande chanteuse comme elle était devenue il y a quelques années déjà une grande actrice. Interprète grandiose des splendides « Tel que tu es », « Like Monsters », « Jamais » ou « Everything I Cannot See », elle s’offre en outre un premier single bouleversant de fraîcheur et sincérité, « The Songs That We Sing », une bluette aux allures de pop song irrésistible … « 5:55 », la marque de Charlotte … Forever ? Affirmatif !
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