samedi, 26 août 2006
Ames vagabondes
(Rev’ Prog – Galileo Records – 2006)
Durée 61’28 – 8 Titres
http://www.ex-vagus.com
 Dix ans d’efforts continuels auront permis à Ex-Vagus de mener sa barque progressive vers des rivages fréquentés par les meilleures formations du genre, qu’elles aient pour nom King Crimson, Pink Floyd ou Dream Theater pour les anglo-saxonnes et Ange voire même Magma pour les françaises. Avec déjà six lignes à sa discographie, le groupe Isérois a fait un bon bout de chemin et a composé divers opéras rock dont le tout premier, « Par delà les légendes », aura largement contribué à révolutionner le genre. Totalement complémentaires mais également formidablement complices, Xavier Le Loupp (guitare), Eric Vedovati (chant), Dominique Barboyon (claviers), Thierry Lesaffre (batterie) et Loïc Consolin (basse) signent avec « Ames vagabondes » un troisième ouvrage studio qui se prêtera, à n’en pas douter, à une nouvelle création théâtrale … Repéré par le label helvétique Galiléo Records, Ex-Vagus passe à la vitesse supérieure et s’engage vers des prestations sur les grosses manifestations internationales. Un juste rééquilibrage des forces …
Laisser vagabonder son âme est un exercice qui peut paraître simple au premier abord. Mais, pour qui a essayé de s’y prêter de façon sincère, il s’avère parfois plus compliqué que ce que l’on ose imaginer de se détacher des ficelles de raison qui nous retiennent fermement au sol … Epaulé dans sa tache par un auteur qui marie la folie créatrice et le génie plumitif, Ex-Vagus fait des étincelles avec des textes dont l’encre devient très vite sympathique et en même temps indélébile, non seulement sur le papier mais aussi dans les esprits ! Créées collégialement, les musiques en appellent à des guitares tranchantes et à une rythmique constructive, le tout somptueusement rehaussé de claviers dont les vertus analgésiques ne sont plus à prouver … Dès « Astrodelica », l’auditeur et par extension le spectateur perdent pied se voient saisis par le trouble, se laissant irrésistiblement emporter vers des joyaux d’inventivité comme « (Il a neigé sur) Pluton » ou « Au domaine des Trois Collines » et rencontrant à deux reprises Christian Décamps, ami de longue date du groupe et figure emblématique du légendaire Ange qui offre les chœurs d’un emphatique « Cheval de Nébuleuses » et qui signe une fois encore un véritable chef d’œuvre épique, le très torturé « Ici ». Rarement les pieds ne retouchent le sol au point que l’on se demande d’une part quelle est la recette d’un tel ouvrage et si, d’une autre, l’album ne devrait pas figurer au tableau B des pharmacies tant il est … stupéfiant ! A consommer sans aucune modération, pour se détendre, pour décoller ou tout simplement pour rêver …
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