Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 21 août 2006 The grass ain’t greener (Productions ZEB – 2006) Durée 54’30 – 12 Titres
http://www.mikegoudreau.com
Artiste polyvalent évoluant aussi naturellement dans le jazz que dans le blues, Mike Goudreau est un jeune quadra né dans le Vermont d’une mère anglophone et d’un père canadien-français … Devenu guitariste à l’adolescence, Mike goûtera d’abord au rock avant de passer au blues et de sortir son premier album avec le Bopin’ Blues Band, un groupe dont il était le fondateur. Enchaînant les sorties à un rythme régulier, l’artiste s’offrira un premier album de jazz en 2000 et en signera deux autres en 2002 et en 2004, revenant entre temps à ses racines avec « Nous avions rendez-vous », un album de blues intégralement écrit en Français édité en 2001. Un recueil dédié à Noël plus tard et revoilà Mike Goudreau dans le blues avec une nouvelle livraison qui confirme sa bonne tenue de route et une longévité à toute épreuve. Après avoir écumé peu ou prou tout ce que l’Amérique du Nord compte de festivals avec un attachement tout particulier pour ceux du Québec, le chanteur et guitariste assied sa position de chef de file de la scène canadienne avec un huitième album en Anglais …
Electrifié juste ce qu’il faut pour sonner vrai et fort à la fois, « The Grass Ain’t Greener » est un de ces albums racés qui font figure de référence dans une carrière, aussi riche et chargée soit elle ! Huit compos originales et quatre reprises dont une estampillée Beatles (« Oh! Darling ») viennent à point nommé pour rappeler que Brother Mike garde ancré tout au fond de lui un sérieux bagage culturel et que faire du blues à la sauce jazz (et réciproquement …) n’est pas une chose qui lui fait peur. Superbement soutenue par des passages de B3 sans la moindre équivoque mais aussi par le ruine babines aérien d’Harmonica Zeke, la guitare de Mike Goudreau passe de Chicago au Texas à la vitesse de la lumière et se laisse malmener au point que ses cordes en arrivent à pleurer là où elles seraient sensées chanter ! On retiendra tout particulièrement « Keep On Drinkin’ » pour la performance vocale magistrale d’Harmonica Zeke ou encore « Too Good To Be True » et « Have You Been Cheatin’ On Me ? » sur lesquels le jeu de guitare du frontman est fabuleux mais c’est avant tout dans son ensemble que l’ouvrage se veut séducteur avec des sommets artistiques aux limites de l’inaccessible comme « Mercury Blues », « I Had Me A Woman » ou encore le très convenu « Caldonia » servi en guise de digestif qui vient mettre une ultime et discrète touche de jazz à une œuvre déjà très élargie. Pas encore suffisamment connu de ce côté-ci de l’Atlantique, Mike Goudreau a pourtant largement de quoi nous séduire ce qui laisse sous-entendre qu’une découverte rapide s’impose … A bon entendeur !
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