mardi, 01 août 2006
Le réveil du versant oublié
(FZM – Wagram – 2006)
Durée 59’21 – 17 Titres
http://www.fzm.fr
 Y a t’il un point commun entre le hip hop, les musiques orientales, les influences andalouses et un panaché tzigane venu d’Europe de l’Est ? Si tel est le cas, c’est bien d’Hydra dont il s’agit ! Créateurs de leur propre style, le D.A.R.M. pour Dialectique Apatride Rythmique Mélodique, les membres d’Hydra viennent de partout et de nulle part à la fois, mélangeant violons, derboukas, bendirs et claquements de mains pour créer une musique chaude et colorée comme on en fait tout autour du bassin méditerranéen mais aussi plus loin à l’intérieur des terres. Plus engagés humainement que politiquement, les textes du groupe chantent et claquent et ce n’est pas sans raison qu’on retrouve le groupe réincarné des cendres de Feldat sur le label des Bérus, Folklore de la Zone Mondiale, l’inénarrable Loran y faisant même un featuring sur un titre bonus …
Unique en son genre, « Le réveil du versant oublié » est un mélange de mélancolie et de revendications et pioche dans diverses cultures pour mieux les mettre en valeur. De textes rappés en lignes de chant mélodique, Hydra s’offre des invités venus eux-aussi d’horizons divers comme Albertino, Samy Le Taieff ou Nassima Taleb et fusionne traditions séculaires et rythmes modernes pour en arriver à quelque chose de grand, quelque chose de beau et triste à la fois qui évoque autant les cris de douleur que les cris d’espoir, les malheurs de la Bosnie et ceux de l’Algérie … De la naissance à la mort, aucune étape de la vie de l’homme n’est oubliée et c’est avec beaucoup de savoir-faire qu’Hydra nous propose un « Enterrement sans toi », un « Secret de la mer » ou une « Valse de Mandchourie ». Improbable, inattendu, l’album séduit dès la première écoute mais ne se révèle véritablement et définitivement que bien plus tard, quand toutes ses subtilités et toutes ses senteurs se retrouvent décuplées par la multiplicité des écoutes. Recueil de phrases précieuses, « Le réveil du versant oublié » touche autant par les mots que par les sons et c’est avec beaucoup d’habileté que chaque grappe de percussion, que chaque guitare andalouse et que chaque flow est apporté comme une pierre de plus à un édifice fait de bric et de broc et à l’arrivée totalement indestructible. C’est souvent comme çà quand c’est le cœur qui parle …
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