dimanche, 23 juillet 2006 La chance … (Virgin Music – EMI Music France – 2006) Durée 52’18 – 15 Titres
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Enfant d’une famille d’immigrés aisés où le père marocain est médecin de campagne et où la mère russe est assistante sociale, Anis aurait pu faire de brillantes études où sombrer dans la délinquance, c’est selon, s’il n’y avait pas eu la musique. Rattrapé par une voix attachante, Anis (Le Compagnon en arabe littéraire) commencera avec les chorales scolaires puis passera aux groupes, qu’ils soient hip hop, punk ou reggae, le tout du côté de Cergy Pontoise où il est né. Descendu dans le métro après avoir écumé une liste de petits boulots en intérim, le jeune chanteur et guitariste y fera des rencontres et se retrouvera sur les ondes dès 2003 puis en ouverture de Tété à l’Olympia en 2004 avant de se trouver un créneau pour aller enregistrer « La chance … » au studio Gang à Paris en 2005. Dirigé par Mitch Olivier, Anis se retrouve avec à ses côtés des musiciens au passé glorieux, Oli Le Baron aux guitares, André Villéger à la clarinette, Jean-Claude Ghrenassia à la contrebasse … Le résultat se pose tout naturellement entre ragtime, ragga, chanson française et blues moderne !
Une attitude positive et un ton détaché sont les deux caractéristiques les plus marquantes dès que l’on se trouve confronté à Anis et à sa musique … Le vent du Sahara sur fond de refrains inspirés du Mississippi, une éducation mi-valdoisienne, mi-cosmopolite, qui emprunte autant aux rappeurs franciliens qu’aux légendes comme Bo Diddley ou John Lee Hooker, quelques beaux relents d’Edith Piaf, de Bashung ou de CharlElie et le tour est joué, Anis se retrouve avec en boite une quinzaine de titres dont le fil conducteur est le blues, pas vraiment celui que l’on trouve dans les juke joints du Sud des Etats Unis mais celui de ses origines, celui de la vie et des lendemains qui ont parfois du mal à chanter. Un problème qu’il ne connaît pas d’ailleurs car dès que le micro est en marche, il l’utilise au plus juste, lui glissant même un peu d’harmonica quand la voix est volontairement au repos. Mélange d’humour et de spleen, des chansons comme « Intégration », « Avec le vent », « Cergy », « Pensées amères » ou « Reggablues » sont à la fois dansantes et mélancoliques mais sont surtout à chaque fois aussi touchantes qu’inattendues ! Revenu dans les bacs avec quatre titres remixés par Dominique Blanc-Francard, « La chance … » s’offre un nouveau départ qui surfe sur le succès naissant d’un artiste au cœur gros comme ça. On ne peut qu’y succomber tant c’est frais et bien fait !
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