lundi, 03 juillet 2006
V
(Escapi Music – Replica Records – 2006)
Durée 63’20 – 14 Titres
http://www.escapimusic.com
http://www.replicarec.com
 Est il possible d’être et d’avoir été ? Si l’on en croit le retour en grande forme de Cactus, le groupe emblématique des seventies comparé à l’époque à Led Zeppelin, tout espoir est permis ! Transfuges de Vanilia Fudge et d’un ambitieux projet où figuraient Rod Stewart au chant et le grand Jeff Beck à la guitare, la doublette rythmique Tim Bogert (basse) et Carmine Appice (batterie) a pondu sous ce nom trois albums studio et un live entre 1970 et 1972 avant de s’évanouir dans le néant absolu, chacun vaquant dès lors à ses propres occupations … Plus de trente ans après les excellents « Cactus », « One Way … Or Another », « Restrictions » et « ‘Ot ‘N’ Sweaty », la plante grasse retrouve son vieux complice Jim McCarty à la guitare et se déniche un nouveau chanteur, Jimmy Kunes, ex-Savoy Brown, pour une cinquième rondelle capable de réunir les influences blues, metal, prog et funk communes aux quatre énergumènes qui la composent. On se pique à l’avance de le savoir …
Attention, se fier à une image actuelle, surtout quand elle représente les quatre membres de Cactus, est un début d’erreur qui risque de laisser des traces indélébiles ! Parce que si les vétérans du rock font figure de bons pères de famille un peu usés par les années passées sur les routes du rock, quand il est question de faire causer les watts, il y a du monde au balcon, et du beau en plus ! Gonflés à bloc, Boggert et Appice marient contre nature des rythmes que tout ou presque oppose, faisant groover la basse sur des riffs en béton ou shootant les batteries sur des tempos bluesys relevés à merveille par un guest harmoniciste de luxe, l’épatant Randy Pratt qui non content de les retrouver sur l’album fait généralement le déplacement avec eux en live. Il y a du métier dans ce groupe, un art inné qui permet de balancer un shuffle et de le faire virer au boogie avec quelques légers relents hard rock pas dégueu, le tout porté par un chanteur dont la voix couvre un très large spectre. Varié à souhait, ce volume « V » arrive un peu tard mais comble trente ans de vide par quelques pièces d’artillerie bien calibrées parmi lesquelles on citera dans un souci de diversité l’énorme « Livin’ For Today », les très bluesy « Doing Time » et « The Groover », les funky « Cactus Music », « Shine » et « Brother Keeper », le langoureux « Nite To Days », la craquerie acoustique « Blues For Mr. Day » … Quand on vous assure qui plus est que les autres morceaux sont tirés du même tonneau, il ne reste plus qu’à s’incliner devant tant de beaux restes. Dans la vie, il y a des Cactus et les épines de ceux-là sont loin d’être émoussées … Let There Be Rock !
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