mercredi, 21 juin 2006
Peace Monger
(FZM – Wagram – 2006)
Durée 71’19 - 13 Titres
http://www.fzm.fr
 Transfuge de la scène alternative des eighties où il participa comme sonorisateur à l’aventure Washington Dead Cats et en tant musicien à des formations légendaires comme Ludwig Von 88 ou Bérurier Noir, Junior Cony est entré dans le dub comme d’autres entrent en religion, par vocation ! Inspiré par le Clash mais aussi par les grands pontes du roots, les Lloyd Robinson et autres Upstetters, le Parisien évolue dans les sounds systems depuis une quinzaine d’années et a déjà brillé grâce à deux albums lâchés simultanément chez Crash Disques, « Ina Roots Tradition » et « At The Government Shop » sur lequel il évoluait aux côtés de Shanti D et Mister Irie. Fidèle au premier à qui il confie de nouveau quelques voix, Cony reprend les chambres d’écho et les synthétiseurs vintage pour un troisième opus qui sort tout naturellement sur le label de ses amis trublions Bérus, Folklore de la Zone Mondiale. Un troisième album dans la plus droite lignée de ses prédécesseurs, mais en plus abouti semble t’il …
On sent les racines d’un reggae succulent venir donner du goût à un dub tout aussi fameux et faire monter en puissance une musique qui va de l’avant tout en restant fidèle aux traditions. C’est là tout le charme de Junior Cony, savoir innover et expérimenter sans pour autant brusquer, être capable de faire des allusions à Robert Desnos au travers de quelques vers posés sur un délicat tapis d'infrabasses, trouver un son moderne en conservant des racines, encore elles, totalement vintage. On sent le passé punk, l’engagement et la sincérité d’un artiste qui ne fait aucune concession et qui nous pose une grosse poignée de titres construits avec soin dans un coin de son appartement encombré (re-)devenu studio le temps d’un enregistrement … On est loin de Kingston et pourtant on s’y croirait avec des titres pleins de chaleur mais aussi de couleurs, des « Namibia », des « Living For Dub », des « Marathon » ou des « Globy Dub » plus inspirés les uns que les autres ! « Peace Monger » n’est pas un album qui s’écoute distraitement du coin de l’oreille mais bel et bien un album qui se déguste goulûment tant ses rythmes vous interpellent du début à la fin. C’est à la fois visionnaire et profond … C’est tout simplement Cony !
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