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EL GAFLA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 08 juin 2006
 

pA/Ris – casbah
(Demain La Veille – 2006) 
Durée 59’43 – 14 Titres

http://www.elgafla.net 
http://www.myspace.com/elgafla
 
En Arabe, El Gafla signifie la caravane … En musique, c’est également une caravane mais cette fois cosmopolite et énergique qui combine sonorités festives à connotation orientale, chant en Français et en Kabyle, jazz manouche et chanson française ! Pas mal si l’on considère que cette caravane où se pressent Karim Chaya (chant et guitare), Julien Preste (guitare), Kayou (sax), Raphaël Sibertin-Blanc (violon), Hakim Bouyacoub (basse), Mazigh Agsous (derbouka) et Benjamin Devers (congas) fait l’aller/retour « pA/Ris – casbah » en une toute petite heure tout en distillant sa world musique aussi alternative que colorée. Plusieurs milliers d’exemplaires du maxi « Ya Bouya » épuisés en seulement quelques mois auront eu vite fait de mettre El Gafla sur la piste d’un premier album qui séduira autant les adeptes de Gnawa Diffusion que ceux de Zebda. Entre Algérie et Ménilmontant, le groupe a fait le choix de ne rien choisir, du moins de façon définitive …

Révoltés et engagés, les textes de Karim le sont plus souvent qu’à leur tour, mais au lieu de se laisser aller à vider son sac de façon banale sur ce qui le torture, l’âme conductrice d’El Gafla a choisi de faire groover ses verbes et swinguer ses rimes. Capables d’aborder des sujets comme l’amour ou la mélancolie, les chansons évoquent aussi la résistance à l’oppression des femmes algériennes, les massacres commis sous le couvert du pouvoir local, l’hypocrisie des dirigeants et l’utilisation odieuse de la pauvreté et de la souffrance à des fins commerciales ou/et politiques. Les poils se hérissent à l’écoute de morceaux comme « Chouf la misère » ou « A mon général », on sent le vent chaud de la lointaine Afrique souffler sur « Merci », les premiers émois de la passion charnelle pointent le bout de leur sur « Mille et un jours », le besoin de faire la fête se fait sentir sur « Ya Ilahi » et on devine la signification de chants en Arabe dont les titres sont étonnamment sans équivoques, que ce soit « Le maquisard », « Le peuple opprimé » ou encore « Fumeur de joints ». Rencontré pendant la tournée des bars, Manu Chao rejoint la troupe en tant que complice d’une mouture tout bonnement excellente de son hymne « Clandestino » et ponctue d’une touche presque irrésistible un ouvrage qui sans ce petit coup de pouce aurait déjà été plus que digne d’intérêt ! Reste maintenant à pousser les chiens à aboyer le plus fort possible pour que cette caravane se fasse remarquer sur son passage …