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TCHAN TCHOU VIDAL pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 05 juin 2006
 

La Gitane
(Iris Music – Harmonia Mundi – 2006) 
Durée 43’51 – 16 Titres

http://www.iris-music.com 

Maître incontesté de la valse gitane, Paul Vidal dit Tchan-Tchou aura donné à un genre trop longtemps méprisé quelques belles pièces indispensables dont cette réédition tant attendue fait aujourd’hui profiter nombre d’amateurs. Né dans une roulotte en novembre 1923, Tchan-Tchou Vidal découvrira la guitare à l’âge de douze ans quand un certain Django Reinhardt, ami de la famille, passera une soirée à émerveiller son monde en faisant parler ses cordes avec le talent qu’on lui connaît … Artiste discret et trop mal reconnu, Vidal enregistrera plusieurs albums qui ne lui apporteront pas un succès à la hauteur de son talent et c’est après son décès, en 1999, que le jazz gitan commencera à se voir apprécié par la critique et par le public. Accompagné de René Duchaussoy à la guitare, Pierre Michelot à la contrebasse et Christian Garros à la batterie, Tchan-Tchou Vidal signait avec « La Gitane » un album d’une infinie richesse dans un style très personnel et immédiatement identifiable …

Exempt de toute frime, le jeu de Tchan-Tchou privilégie la finesse du phrasé sur les enchaînements de notes trop discoureurs inhérents au genre et s’attache à faire passer au plus juste une émotion précise qui colle avec minutie à chaque note. Adepte des sons ronds, le guitariste donne à son instrument un accent dans lequel on sent rouler chaque arpège, un peu comme si la Di Mauro utilisée pour cette session, bien que l’homme soit un fervent adepte des guitares Selmer et Favino, avait hérité des intonations propres au Midi de la France où Vidal aimait à séjourner et à se produire. Recueil de grands standards tels que « Just a Gigolo », « Les yeux noirs », « Les deux guitares » ou « Besame Mucho », l’album original contenait deux des titres incontournables du génial guitariste, « La Gitane » et « Dolorès », et se voit agrémenté sur sa réédition de quatre bonus particulièrement bienvenus puisque l’on y retrouve « Everybody Love Somebody », « Stranger In The Night », un hommage au grand Django avec ses « Nuages » et une pièce commune à Tchan-Tchou Vidal et à Fernand Bonifay, « Tant pis ou tant mieux ». Prêt à connaître enfin la gloire, malheureusement posthume, celui qui avait acquis son surnom dès la naissance en raison de ses faux airs de Chinois prend une revanche sur l’histoire et permet au swing manouche d’élargir encore un peu plus le cercle de ses passionnés avec un album aussi atypique que séducteur. A découvrir dès le 9 juin …