dimanche, 21 mai 2006 Relaps (Autoproduction – 2006) Durée 58’26 – 14 Titres
http://www.masterlilith.com
Master Lilith n’en est pas à son coup d’essai en terme de rock et d’electro et les précédents essais du groupe de Xavier Thépaut avaient déjà laissés quelques traces dans les mémoires, que ce soit sur le versant français ou sur le versant espagnol des Pyrénées … Revenu avec un album ouvertement inspiré par la littérature grivoise et les pensées libertines, Master Lillith rend hommage à Casanova et au Marquis de Sade et se lâche sans aucune réserve, désacralisant le sexe, la réalité et les fantasmes tout au long d’un ouvrage chaud et humide mais aussi sombre et profond. Un album qui navigue entre sirène et geisha à ne pas laisser traîner à portée de toutes les oreilles, et pourtant …
Master Lilith a choisi de donner dans la sensu-sexualité et se fend de phrases aussi directes que délicates. Pas de quoi fouetter un chat tout au long d’une galette pleine de râles et de sous-entendus qui parvient à ne pas dépasser les limites de la démesure bien que flirtant avec de bout en bout. Higelin en avait posé les bases avec « Champagne », Thiéfaine était posté en embuscade et Indochine avait suivi en s’engouffrant dans la brèche ouverte par ses aînés en lui apportant l’electro, Mylène Farmer avait accentué son côté pop bon marché, Master Lillith ne fait aujourd’hui qu’élargir le genre en lui apportant une nouvelle dimension, un peu plus moderne et encore plus décalée mais tout compte fait dans la continuité logique de l’histoire. L’union des voix féminines, que ce soit celle de Roxane Gatta sur « Miaou Me Vice » ou celle de Sophie Robichon sur le reste de l’ouvrage, et de celle de Xavier Thépaut sur un lit de guitares et de programmations contribue à donner un cachet tout particulier à un effort qui ne peut laisser de marbre avec ses « Love Machin », « Hell Bitch », « Dolly Valentine » ou encore « Pénétrable », le morceau le plus abouti de l’album. En parallèle au CD, on attachera une attention toute particulière au site web du groupe qui se veut évolutif et en perpétuel mouvement et qui ne manquera pas de convaincre ceux qui hésitaient encore un peu à découvrir les créations de Master Lillith en leur proposant, entre autres, une trentaine de minutes d’écoute et une vision plus précise de l’esprit torturé de son créateur …
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