Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

STEVEN SEAGAL & THUNDERBOX pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 17 mai 2006
 

Mojo Priest
(Steamroller Productions – 2006) 
Durée 61’22 – 17 Titres 

http://www.stevenseagal.com

On avait l’habitude du Steven Seagal acteur, producteur ou réalisateur de cinéma, un personnage aux multiples succès à ranger dans la catégorie déjà bien fournie des gros bras du genre Schwarzeneger, Van Damme ou Stalone … Il va falloir s’habituer désormais au Steven Seagal bluesman plutôt finaud puisque l’homme affiche un certain talent de chanteur et de guitariste, que ce soit d’ailleurs en rythmique ou en lead ! Histoire de légitimer l’héritage bien fourni que lui ont laissé les grands maîtres venus du Delta, des Appalaches ou de Chicago, cette ceinture noire de musique réunit Thunderbox, un groupe en béton armé avec batterie, basse, claviers et moult choristes et invite quelques personnalités incontestables à le rejoindre épisodiquement sur quelques pièces aptes à figurer dans une anthologie globale du blues. Tant qu’à faire, c’est plus honorable que de se faire élire gouverneur d’un état où la peine de mort est encore en vigueur … Let there be guitar !

Prometteur dès le premier abord compte tenu du tracklisting annoncé, « Mojo Priest » laisse pourtant le puriste dans l’expectative le temps d’un premier titre, « Somewhere Between », qui s’appuie un peu trop sur un côté ballade-pop limite guimauve avec son lot de chœurs féminins sirupeux, mais recentre habilement le tir dès le suivant, « Doctor Love », qui, proposé en duo avec l’épatante Ruth Brown, définit de façon plus précise l’orientation générale de l’ouvrage. La suite n’est qu’une succession plus ou moins heureuse de chansons généralement bonnes et bien interprétées, mais aussi de bonnes surprises, la moins importante n’étant nullement la présence de l’harmonica de James Cotton, la slide de Bob Margolin et les ivoires de Pinetop Perkins sur un très convenu mais aussi très efficace « Hoochie Coochie Man » qui laisse augurer d’un final de folie sur lequel on remarque non seulement des excellentes versions de « Dust My Broom » ou de « Little Red Rooster » mais aussi et surtout un génial « Shake » sur lequel Bo Didley pose sa rythmique avant de nous conduire vers trois pistes anecdotiques regroupant des spoken words de Robert Lockwood Jr, Henry Townsend et Homesick James. Dans l’art délicat qui consiste à s’éclipser, ne serait ce qu’un temps, d’une carrière bien tracée pour s’engager dans une voie différente, Steven Seagal s’en tire avec les honneurs dans un registre qui n’est pas forcément le plus simple pour recueillir un surcroît d’estime et de popularité. Si une chose est certaine, c’est bien que cet album risque d’ouvrir un peu plus les yeux d’un nouveau public vers le blues et que dans l’intérêt même de cette musique plus que centenaire, toute mise en avant supplémentaire n’est que bénéfique ! Quand c’est en plus fait avec talent et classe, ce n’en est que meilleur …