mardi, 16 mai 2006
LANCE & DONNA
The Sun Will Shine
(Dog & Bone Records – 2006)
Durée 59’21 – 16 Titres
LANCE HARRISON BAND
No Rest For The Wicked
(Dog & Bone Records – 2006)
Durée 57’36 – 14 Titres
http://www.lance-n-donna.com
http://www.dogandbone-records.de
  Remarqués du côté de Nashville dès les début des années 90, Lance Harrison et Donna Howley ont commencé très rapidement à transporter leur musique tout autour de la planète, emmenant leur cocktail de blues et d’americana d’Asie en Amérique du Sud en passant par l’Europe où ils décidèrent de s’installer dès 1996, commençant à sillonner les routes du vieux continent dans un camping car très vintage … Après avoir joué aux côtés des plus grands, ouvrant pour Taj Mahal, Little Milton, Larry Garner ou Louisiana Red et partageant les scènes d’Eric Bibb, Candye Kane ou Mick Taylor, Lance & Donna se sont offerts cinq albums en commun avant de s’accorder un semblant de break en sortant conjointement leur sixième opus et le premier album solo du Lance Harrisson Band pour lequel le multi-instrumentiste renonce temporairement aux duos pour se faire rejoindre par Donna Rae aux chœurs, Paco Saval aux claviers, Manju B aux basses et Ralph Schlaeger à la batterie et aux percussions. Parfait complément l’un de l’autre, les deux ouvrages semblent indissociables, et pourtant …
On a l’habitude de ces chansons entre blues et folk avec en prime un petit côté baba cool qui met en valeur tout le talent dont Lance Harrison est le dépositaire dès lors qu’il se retrouve avec un résonateur, un lapsteel, un ukulélé ou simplement une guitare … On apprécie en outre les interventions vocales de Donna Howley et la manière qu’elle a de faire sonner son bâton de pluie, devenant la compagne idéale pour une musique sincère, tendre et attachante comme seuls les deux complices savent en faire. En parfaite harmonie avec les premiers épisodes de leurs œuvres, « The Sun Will Shine » ne se contente pas de compléter une discographie entamée en 1992 avec « Living The Good Life » mais lui offre un nouveau son, encore plus roots, encore plus brut, comme magnifié par l’enregistrement réalisé d’un seul bloc en une seule et même chaude journée de juin 2005 dans leur home-studio de Cologne … Comparé a tant de spontanéité, « No Rest For The Wicked » pourrait passer pour un monument de technologie tant les instrumentations y semblent structurées, répondant souvent à la sempiternelle règle couplet / refrain mais gardant fort heureusement à l’esprit une volonté de sonner juste et cru. Revisitant rhythm’n’blues, country, ragtime, folk, boogie, rock et blues, Lance Harrison et ses camarades se prêtent à un exercice un peu inattendu dont ils se sortent avec un brio remarquable, parvenant même à donner une once d’homogénéité à un album dont ce n’était absolument pas l’ambition première. Si les deux ouvrages sont au final diamétralement opposés, on remarque pourtant chez l’un et l’autre la même recherche artistique avec des textes très terre à terre, proches de la réalité du commun des mortels et surtout très abordables. Ajoutez-y des mélodies qui partent droit aux tripes, mélangeant une certaine forme d’énergie sans pour autant monter le volume, et vous obtenez deux ouvrages parmi lesquels il est délicat de faire un choix ferme définitif, les formules en groupe et en duo se valant tout compte fait largement … Les deux font donc la paire et c’est très bien comme ça !
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