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DEMI EVANS pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 15 mai 2006
 

Why do you run
(Iris Music – Harmonia Mundi – 2006) 
Durée 59’33 – 13 Titres 

http://www.iris-music.com 

La vie est parfois faite de hauts et de bas … Qui mieux que Demi Evans pourrait en parler puisque après avoir connu la rudesse du ghetto noir de North Dallas et l’absence continuelle d’un père musicien dans l’orchestre de Bobby Bland, la jeune Afro-Américaine prit un jour la direction de Los Angeles pour y entamer une carrière dans le monde de la mode. Exilée plus tard à New York, Demi commence le spectacle par des imitations de Grace Jones dans des cabarets gays avant de rejoindre les podiums européens avec Jean-Paul Gaultier et Christian Lacroix. Quelques succès pop en Allemagne lui permettront d’entrer dans l’entourage de Stevie Wonder qui lui donne l’envie de renoncer définitivement à la haute couture pour la scène. Brisée dans un accident de voiture en 1995, la carrière de Demi Evans reprendra peu à peu forme avec les rencontres successives du batteur Paco Séry, du bassiste Big Joe Turner et enfin de Jean-Jacques Milteau qui lui offre une place de luxe à ses côtés. Bien décidée à se lancer en solo, Demi Evans s’accompagne naturellement de la dream team Manu Galvin (guitare) et Benoît Sourisse (claviers) mais aussi d’André Charlier aux drums et de Laurent Vernerey à la basse … La perfection assurée !

Recueil somptueux de pièces écrites et composées à quatre mains et à deux cœurs par Demi Evans et Fred Morisset, « Why Do You Run » est un album auquel on s’attache dès la première écoute et ce pour de multiples raisons. Pour l’étendue de la palette vocale de Demi bien entendu, mais aussi pour la diversité des morceaux qui virent de folk-pop en gospel, de country en jazz vocal et de soul en blues, avançant même très discrètement un pied vers le rap sur l’épatant « Passing Judgement » qui devrait à lui seul être capable de mettre d’accord deux ou trois générations de spectateurs. Passant de dieu au diable et faisant même un petit saut par les divinités tribales, les chansons en appellent régulièrement à Nina Simone dont Demi adopte le militantisme et l’humaniste et évoquent les joies et les peines, l’amour et la mort, le féminisme et l’enfance … Autant de thèmes chers à une artiste qui ne s’en laisse pas conter mais qui met les formes pour faire de sa musique un moment de pur bonheur et de grand raffinement, confiant les arrangements au perfectionniste Benoît Sourisse et invitant tantôt JJ Milteau à placer une goulée d’harmonica, tantôt Claude Egea, Stéphane Guillaume et Philippe Sellam à cuivrer son travail. Se livrant à trois reprises dont une d’Aretha Franklin et une autre de Stevie Wonder, Demi Evans travaille sur la corde raide et nous offre un large tour d’horizon de sa voix qui sait tour à tour se faire cajoleuse, entraînante, moqueuse, libertine ou encourageante mais qui conserve quel que soit le ton adopté une attitude convaincante. Un album qui risque de faire des envieux et qu’il convient de ne manquer sous aucun prétexte !