mercredi, 10 mai 2006
Les animaux de la nuit
(5 Lights Records – 2006)
Durée 53’43 – 17 Titres
http://www.jbmersiol.com
 Après avoir œuvré un long moment au sein d’Insert Coïn, un combo strasbourgeois agité dans lequel il tenait la guitare et le violon et dont il était également chanteur, Jean-Baptiste Mersiol a choisi de s’orienter dans un registre beaucoup plus posé où il expérimente la mise en musique des poèmes du Nantais Philippe Charrier. Multi-instrumentiste avéré, celui qui vibre depuis des années au son du rock et de la pop se fait accompagner ponctuellement de quelques amis, Yannick Prévidente aux ivoires, Noël de Surmont aux violons et Sarah Eddy sur un duo vocal, et dédie tout un ouvrage aux non-voyants en leur livrant un album avec une pochette et un livret en braille … Juste retour d’ascenseur puisque le poète qui signe les textes du projet est lui-même aveugle !
C’est surprenant comme un artiste qui a toujours mélangé metal, ska et plus généralement rock peut en arriver à faire un disque sans aucune teinte musicale dominante en particulier. Sorte de recueil de spoken words sur lesquels prennent parfois place des intonations plus vives que d’autres, « Les animaux de la nuit » ne peuvent absolument pas se retrouver rangés dans une case, que ce soit dans la pop, la chanson française ou même la variété. Et ça tombe plutôt bien car Jean-Baptiste Mersiol qui semblait se lasser quelque peu des étiquettes, parvient ainsi à se détacher de toutes à la fois en livrant des poésies, ni plus ni moins, parfois chantées, parfois fredonnées, parfois déclamées … Avec des fortunes diverses, on s’égare de « Sister morphine » à « La fille aux tourments » et de « La recette d’amour » à un bien sympathique « Berger », le tout avec beaucoup de finesse et une envie générale de bien faire. Ca ne changera sans doute pas la face de la musique mais ça a le mérite d’exister et d’être sincère. A découvrir autant pour la beauté des textes que pour la préciosité des musiques …
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