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Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 05 mai 2006
Figures & Creatures
(Edel – Wagram – 2006)
Durée 53’31 – 12 Titres
http://www.nihilband.com
 On se demandait quel nouveau virage allait bien pouvoir aborder Nihil pour la sortie de son nouvel album et quelle surprise les Bordelais allaient encore être capables de nous réserver cette fois … Et finalement, c’est dans la continuité que le groupe choisit de s’engager, semblant plutôt satisfait des bases établies lors de la sortie de « [In]visible » en 2002. Aux mélodies pop viennent donc se greffer des relents très rock qui vont parfois lorgner vers le metal des origines et c’est avec une musique qui se place au juste milieu d’un triangle marqué par Coldplay, Overhead et U2 que Nihil pose sa nouvelle pierre angulaire sobrement intitulée « Figures & Creatures ». Fort d’une envie avouée de reconnaissance et d’envergure, Nihil se donne les moyens nécessaires pour prendre la tête d’une cohorte de groupes capables de percer à l’international …
Jouer sur les dissonances et les saturations tout en restant accessible à tous est un exercice auquel beaucoup se sont essayés et où très peu ont réussi à s’en sortir ! A ce jeu dangereux, Nihil prenait le risque de se brûler les ailes mais c’est avec beaucoup de talent et de détermination que les Bordelais ont franchi les écueils qui se présentaient à eux pour en ressortir non seulement indemne mais qui plus est avec un album que l’on peut ranger d’entrée de jeu dans la catégorie belles réussites de l’année en cours. Partagé entre des textes en Anglais et en Français, le groupe fait preuve de beaucoup de sensibilité et d’un talent d’écriture incontestable, nous livrant au pied levé quelques impeccables « Fahrenheit Hotel », « Agoraphobia », « Will You ? », « Spiral Down » et autres « Under The Surface » et en se permettant même de pouvoir décliner un de ses titres, « Cautérise », dans les langues de Molière et de Shakespeare. Un cran au-dessus de ce qui se présente généralement dans les starting blocks en matière de rock, « Figures & Creatures » permet à Nihil de s’éloigner de la sphère underground sans pour cela vendre son âme au diable et succomber aux sirènes du marché, s’offrant par la même l’occasion rêvée de garder son public historique tout en se donnant les armes nécessaires pour conquérir de nouveaux fans. Pas bête du tout !
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