jeudi, 04 mai 2006
MANIGANCE
L’Ombre et la Lumière
(Replica – 15 mai 2006)
Durée 65’ – 12 Titres
http://www.manigance.net/
 Soyons francs, pas forcément amateur de chant français en matière de metal, c’est avec certains préjugés que l’écoute de « L’Ombre et la Lumière » s’est effectuée. Néanmoins, le cas Manigance qui, rappelons le, jouit d’une certaine côte de popularité au pays du soleil levant, réveille une certaine curiosité, ne serait ce que pour cette raison. Et puis le parcours de la formation française est suffisamment riche pour qu’on les prenne au sérieux et les respecte. Ce n’est pas n’importe quel groupe, français de surcroît, qui peut se targuer d’obtenir un 83/100 avec son dernier album dans le mythique mensuel nippon « Burrn ».
Et il faut bien reconnaître que les béarnais savent s’y prendre pour faire monter la sauce (NDLR : ok elle était facile celle là …). Si le groupe n’évolue pas dans un style particulièrement révolutionnaire, il a toutefois le mérite de proposer une musique carrée, au rythme soutenue où se succèdent breaks qui font mouches, solos exécutés de mains de maître, le tout au service de morceaux que l’on peut globalement qualifier d’épiques. Eléments, me direz vous, qui ont fait la popularité du genre. Il en est de même pour les intros qui à elles seules permettent de coller une identité à tel ou tel morceau du disque. Constatons que Manigance est particulièrement doué dans ce domaine, aidé il est vrai par des claviers judicieusement mis à contribution. En effet ceux-ci, si parfois ils pourraient faire penser à Nightwish et consorts, sont ici savamment dosés de sorte qu’ils n’envahissent jamais l’ensemble du morceau mais servent plutôt de complément, permettant de mettre en relief le tout. Mention particulière à «Esclave» et « Labyrinthe » qui en sont les exemples parfait.
Les titres, enjoués, s’enchaînent et des intermèdes plus posés tels que «Sang millénaire» ou «La force des Souvenirs» permettent de calmer le jeu avant de repartir de plus belle.
D’un point de vue strictement musical, Manigance s’en sort donc avec les honneurs, grâce aussi il faut le souligner, à une production impeccable.
En revanche, dans un souci de rester objectif, il nous faut tout de même mentionner le chant, objet de nos craintes au début de cette chronique. Non pas que ce dernier soit mauvais, au contraire il est même parfaitement maîtrisé. Mais le fait d’utiliser le français est, du point de vue de votre serviteur du moins, un élément qui date terriblement un groupe de metal et le renvoie aux années 80. Ce qui, à mon sens est un peu dommage au regard des compositions qui, tout en proposant un certain style, n’en demeurent pas moins fraîches et agréables à l’écoute.
Reste néanmoins qu’il existe un publique qui apprécie le chant en français et que « L’Ombre et la Lumière » en tant que tout, est un album bien foutu. |
