mercredi, 05 avril 2006
Haxan
(Discograph – 2006)
Durée 61’33 – 7 Titres
http://www.discograph.com
 Génial touche à tout qui non seulement plus d’une corde à son arc mais également plus d’un style à son répertoire, Bardi Johannsson est un de ces garçons dont on peut affirmer sans prendre le risque d’être contredit qu’il est un véritable génie ! Et les arguments qui plaident en sa faveur ne manquent pas, avec notamment trois albums dont les excellents « Something Wrong » avec Bang Gang et l’éponyme « Lady & Bird » sortis tous les deux au cours de l’année 2003 mais aussi avec quelques bandes originales dont celle de « 11 Men Out » dans un registre hard rock avec le groupe Minus ou bien entendu cette nouveauté, « Haxan », créée pour l’Orchestre National Philharmonique d’Islande et enregistrée avec l’Orchestre Symphonique Bulgare. Composées en 2004 et 2005 pour accompagner le film d’horreur culte du même nom qui avait été réalisé en 1922 par le Suédois Benjamin Christensen, les musiques de « Haxan » sont un véritable plaidoyer en faveur du mystère …
Censuré pour son adoration du Diable et pour sa nudité, le film de Christensen s’est offert non seulement une seconde jeunesse mais aussi une véritable carte de visite digne de ce nom et une certaine respectabilité grâce à une évolution des mœurs d’une part et à une approche particulièrement originale de la musique de l’autre. Bien décidé à réhabiliter l’œuvre dans son concept et par la même occasion son géniteur, Johannsson nous livre une véritable symphonie très aboutie et digne des plus grands compositeurs classiques, laissant planer de bout en bout de l’ouvrage une atmosphère à la fois glauque, intrigante et passionnante. Poésie instrumentale aux allures décalées, le thème de « Haxan » peut se découvrir de deux façons bien distinctes, la première en tant qu’amateur de mélodies classiques délicates et raffinées, la seconde en tant qu’invitation aux élucubrations profondes les plus torturées … Quelle que soit celle que vous choisirez, il ne restera à l’arrivée qu’une admirable superposition de notes distillées par un véritable grand orchestre avec piano, cordes, bois et percussions. Bardi Johannsson nous étonne une fois de plus en nous offrant l’album que l’on ne pouvait absolument pas attendre de lui … Et pourtant, il est bel et bien là !
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