Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

LOUIS BERTIGNAC AU ZENITH pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 04 avril 2006
 

LOUIS BERTIGNAC
LE ZENITH – PARIS (75)
LE 3 AVRIL 2005

 

C’est un petit Zénith mais un Zénith plein à craquer qui accueille ce soir Louis Bertignac pour son unique escale parisienne du moment, cette dernière étant également le prétexte rêvé à l’enregistrement d’un DVD que l’on imagine déjà explosif tant la soirée fut riche et colorée !

Commencée avec une jeune chanteuse new-yorkaise venue nous servir ses protest songs en compagnie de deux guitaristes, la fête s’annonce teintée de blues, de folk et de soul et si le set de la jeune Morley s’avère avoir été plutôt bref, il a permis à un public de découvrir malheureusement trop furtivement une jeune femme dont la voix s’apparente par moments à celle de Norah Jones et dont les chansons ne manquent pas d’intérêt. Saluée par un tonnerre d’applaudissements, Morley Kamen n’est donc pas venue ce soir pour rien …

Les lumières tardent à s’éteindre et c’est une salle impatiente qui attend Louis Bertignac et ses deux complices, les magiciens Cyril Denis à la basse et Hervé Koster à la batterie. Arrivés tel un tableau tiré d’un vieux Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band, les trois compères vont se lancer dans un début de set aussi carré que ravageur, nous sortant un début de set list désormais traditionnel fait d’un subtil enchaînement de « Rêves », « Oubliez-moi » et « 2000 Nuits », le premier clin d’œil aux années Téléphone de la soirée … La chaleur est instantanément devenue insupportable et Berti tombe la redingote pour nous en remettre une nouvelle couche, commençant au passage son lent travail de séduction qui constitue à dialoguer les yeux dans les yeux et à plaisanter continuellement avec son public. Les morceaux s’enchaînent presque mécaniquement mais le power trio prend soin de leur donner une âme et une couleur toute particulière, plaçant un plan hendrixien au beau milieu d’« Audimat » ou se fendant d’un break de « So Lonely » en plein milieu d’une « Cendrillon » littéralement atomisée avec beaucoup de brio. On perdure dans le rock avec véhémence jusqu’à « Vas-y guitare » puis c’est le Bertignac acoustique qui se charge de prendre le dessus, nous rappelant que la vie n’est pas seulement une suite de joies et que le temps est parfois aux larmes … Accompagné de Christian Martin à la seconde guitare, Louis nous présente « Elle pleure » puis nous réserve la première surprise de la soirée en invitant Carla Bruni à le rejoindre sur « Les frôleuses », une Carla un peu débraillée qui se présente à nous en fuseau noir et avec un vieux t-shirt rescapé d’une lointaine tournée des Stones et qui vient accompagner son mentor de façon très spontanée et chaleureuse … Tout chamboulé par cet adorable épisode, Berti se lance dans une cover de « Help ! » et se gausse du look très Ringo Starr de son bassiste qui a fini lui aussi par tomber le pardessus. Le Zénith frissonne un instant et le trio nous sort un de ses classiques, « Ces idées là », rappelant que la machine à tubes fonctionne à merveille du côté de l’ex-Téléphone. Retour à la langue de Shakespeare avec, entre autres, un passage obligé par « I’m Down » qui donne à Cyril l’occasion de nous montrer que son chant est à la hauteur de son jeu de basse. On sent que la fin du concert est proche mais Berti et ses potes ont encore quelques surprises en magasin, notamment avec « Cœur ouvert », « 66 heures » et « Rendez-vous là haut », l’adaptation maison du légendaire « Baby Please Don’t Go » … Rideau !

On ne peut pas se quitter ainsi et, le temps de fumer une cigarette backstage, toute l’équipe revient pour un premier rappel qui va lui aussi nous réserver une belle surprise puisque après un époustouflant « Rock And Roll », c’est Paul Personne qui va venir se joindre au plateau pour placer ses riffs dans ceux de Louis sur un superbe « Sous la pluie » … Un nouveau clin d’œil aux vieilles années avec « Flipper » et « Hygiaphone » ramènera les trois hommes vers les loges avant qu’ils ne reviennent une nouvelle fois, accompagnés d'un joueur de tablas, d’un joueur de Sitar et de Miki Singh de Dragonfly à la guitare, pour une version épique de « Longtemps » … Plus personne n’y croit dans la salle mais en quittant la scène, Hervé et Cyril invitent le public à se manifester pour obtenir un nouveau rappel. Et ça marche, contre toute attente, Bertignac et ses gosses reviennent pour un dernier baroud d’honneur 100% Téléphone avec « Ca, c’est vraiment toi » qui déclenche une hystérie collective et « Un autre monde » chanté intégralement par le public ! Hervé bondit et s’envole littéralement de sa batterie, jette ses baguettes, prend Cyril et Louis dans ses bras et vient saluer une dernière fois le public avant de prendre congé d’un Zénith sur les rotules après trois heures d’un concert époustouflant ! Magique …

En étant parvenu à démystifier l’instant et à ne pas se focaliser sur les caméras pourtant omniprésentes, Louis Bertignac a réussi ce soir à nous offrir le show impeccable dont tout le monde rêvait … Partagé entre sa vieille Gibson SG et ses harmonicas, l’homme s’est contenté de faire ce qu’il sait faire de mieux : jouer du rock et remplir à merveille son rôle d’entertainer. Le concert n’était pas techniquement parfait mais il avait ce petit quelque chose qui fait que ce soir était un grand soir dont on se souviendra longtemps … C’est aussi ça l’apanage des grands !

Fred Delforge – avril 2006

Un petit tour sur le site de l'artiste : http://www.bertignac.com/ et de sa première partie : http://www.morleymusic.org/