lundi, 27 mars 2006
L'OPEN SHOW
LA LOCOMOTIVE - PARIS (75)
26 MARS 2006
D'une conception particulièrement intéressante, L'Open Show réunit sur une même scène des artistes émergents venus d'horizons divers … Après avoir investi Le Théâtre du Petit Parmentier à Neuilly, La Bellevilloise (Paris 20ème) à deux reprises et La Scène Bastille (Paris 11ème), l'équipe de Christian Prudent Management ne garde de prudent que le nom et s'attaque pour cette cinquième édition à La Locomotive, l'antre du Boulevard de Clichy dans lequel les plus grands groupes se sont produits ! C'est dire si l'enjeu est de taille pour les formations appelées à se succéder non seulement sur scène mais aussi dans le pit puisque les danseurs de Génération Street sont eux aussi de la partie …
Quand les portes s'ouvrent sur les coups de 18 heures, on ne peut que regretter que le passage à l'heure d'été et le retour des beaux jours n'aient conduit les Parisiens à plus se rendre dans les parcs de la ville pour y profiter des premiers rayons que dans la pénombre d'une salle où l'affiche proposée va être riche et variée … C'est donc devant un maigre parterre que se produisent en cette fin d'après-midi printanière les slameurs Popof et Sania, la chanteuse de soul Nelly, les rockers de LSX, les rappeurs de Clone X et de Sterna et le grand prêtre du ragga Brother Yacin' avant que Royal Bubble Orchestra ne vienne clôturer le bal d'un concert certes un peu bref mais ô combien ravageur ! Présentée par Tof Sawyer, animée par les DJ's Jone B et Huggy et le batteur Jeff, la soirée se voulait riche et émotions … Retour sur le concert de clôture.
Remontés comme jamais, Lol Nico et sa bande vont donner ce soir un show explosif ! Se livrant à 200% devant 100 personnes comme devant 100.000, le quartet a compris depuis des lustres que chacune de ses prestations doit être meilleure que la précédente et c'est un groupe en pleine possession de ses moyens qui vient nous mettre la pilule avec une set liste classique mais ravageuse, le tout mis en valeur par les lights de Sony qui ce soir a les moyens de nous en mettre plein la vue !
Si " King Of Lies " a le mérite de prévenir le public de ce à quoi il s'expose, il a également celui de mettre tout le monde d'accord et de fédérer une assistance qui s'avère quelque peu surprise au départ mais qui se prête au jeu de bonne grâce et qui y prend goût rapidement ! Vision apocalyptique de ces danseurs de hip hop qui non seulement regardent le show mais qui en plus apprécient les prouesses techniques d'une section rythmique en béton armé conduite par un Rodolphe Perroquin en forme olympique qui nous changera complètement le score d'un " Royal Boom Boom ", le faisant désormais sien et uniquement sien … Malmené par un son qui a fait l'impasse sur la guitare, Royal Bubble Orchestra ne fera pas ce soir honneur à Alex Dhée qui se démène comme un diable mais dont on n'entend que trop peu la Les Paul couverte par un mur rythmique colossal. On le regrette car écouté de la scène, on comprend mieux grâce aux retours que le petit guitariste qui monte a non seulement un jeu à la hauteur de ses ambitions mais aussi qu'il est capable d'en montrer aux meilleurs bien qu'il ait pris le parti de ne pas se la jouer guitar hero. Séduit par l'épatante cover de " Lullaby ", le public de La Loco se sent en terrain familier et se prête au jeu en adhérant sans aucune réserve à des morceaux comme " Indian Bubble ", " I Mingle With You " pourtant moins célèbres … Affichant de faux airs d'Alice Cooper et accentuant ses gimmicks de façon irrésistible, Lol Nico tient la salle dans le creux de sa main et partage son bonheur d'être là avec son vieux complice David Jacob qui est une fois de plus techniquement et musicalement irréprochable ! A l'heure de faire les comptes, on regrettera simplement que le timing un peu serré et que la richesse du plateau n'aient pas permis aux Parisiens de nous servir un rappel mais on se satisfera d'un de ces shows chauds comme seul Royal Bubble Orchestra sait en donner … Repéré par le magazine Artist'Info qui lui donnait il y a peu la vedette de son premier numéro, RBO aura su témoigner de sa reconnaissance et de sa loyauté envers ce qui devrait très vite devenir une référence en terme de presse gratuite musicale de grande qualité ! Comme le disait Led Zep en 1976 : " The song remains the same " …
Fred Delforge - mars 2006
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