vendredi, 24 mars 2006
SOULFLY – BATACLAN – Paris – 19 mars 2006
L’on peut dire que le père Cavalera nous promène lors de ses virées parisiennes : en effet après l’Elysée-Montmartre, la salle de la Mutualité, puis l’Olympia, c’est désormais au Bataclan que Max et sa tribe font escale pour une date affichant complet.
Et une fois de plus, les fans sont au rendez-vous. Les vieux et vieilles qui suivent notre homme depuis l’ère Sepultura, mais aussi bon nombre de jeunes, ce qui nous donne une audience somme toutes assez variées.
Les hostilités commencent par les luxembourgeois de Defdump. Et ne tournons pas autour du pot 107 ans : même si une partie de la foule semble avoir apprécié, votre serviteur a accueilli avec délivrance la fin de leur set. Non pas que leur musique soit foncièrement mauvaise, mais le « gars qui tenait le micro » sur scène était particulièrement pénible. Dommage pour les autres membres du groupe qui, les rares fois où leur collègue se taisait, semblaient montrer de réelles capacités techniques.
Enfin, fort heureusement nos amis de Soulfly vont largement rattraper les choses pour faire de cette soirée une réussite…et faire passer la pilule du prix du merchandising.
Mais trêve de commérages, ce soir nous aurons le droit à un très bon show de Soulfly.
Cela étant peut être dû au fait que depuis 2 albums et autant de tournées, le line up n’a pas changé. Certes, Max reste seul maître à bord, mais le fait de pouvoir compter sur une certaine stabilité au sein du groupe doit le libérer, notamment sur scène, où il peut compter sur ses musiciens qui connaissent désormais parfaitement leur rôle.
D’ailleurs, Max les laisse suffisamment s’exprimer pour qu’on puisse les apprécier à leur juste valeur. En effet, comment ne pas mentionner le jeu de guitare tout en finesse de Marc Rizzo qui, depuis « Prophecy », a beaucoup apporté à la texture et la qualité des morceaux.
Le reste du groupe qui, à l’instar de Marc Rizzo, n’a pas l’occasion de pouvoir déployer autant ses talents, fournit tout de même une section rythmique en béton.
Quant à Max, même si régulièrement entre les morceaux, tel un Axl Rose, il s’éclipse pour aller se changer, il semble en pleine forme. En effet, sur la dernière tournée il avait pu paraître un peu en bout de souffle sur certains titres, mais ce soir ce ne sera pas le cas. Et ce constat vaudra pour l’ensemble des titres interprétés ce soir, qui piocheront dans tous les albums de la discographie de Soulfly.
De même, il ne donnera pas l’impression d’être « absent » comme cela avait pu être le cas à l’Olympia. L’homme semble même avoir pris en compte ce reproche qui avait pu lui être fait dans le passé proche de Soulfly. Max communiquera avec son public, en allant régulièrement à sa rencontre, serrant les paluches qui lui sont tendues, ou encore en faisant monter un fan pour assurer avec lui la rythmique sur l’habituel séquence percu’ qui ponctue les concerts de Max depuis l’époque Sepultura.
De plus, on sait l’emprise qu’a Gloria sur son homme, tel une Sharon sur le « Prince des Ténèbres », mais pour une fois, « enfin » je serais tenté de dire, nous n’aurons pas à supporter l’intervention de Ritchie (fils de Gloria). Le jeu de scène de Max quant à lui s’apparente de plus en plus à celle d’une de ses idoles : Bob Marley.
Enfin pour conclure, notons que le concert a duré légèrement plus longtemps qu’à l’accoutumée, puisque ce dernier aura atteint les 82 minutes au compteur. Signe peut être que justement le groupe est désormais plus à l’aise pour pouvoir tenir la scène plus longtemps.
A revoir donc cet été sur les festivals européens, des rumeurs les annoncent d’ailleurs au Hellfest.
Bertrand Renotte (Mars 2006)
http://www.soulflyweb.com/
http://www.roadrunnerrecords.com/artists/Soulfly/
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