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JOHN MAYALL & THE BLUESBREAKERS pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 23 mars 2006
 

JOHN MAYALL & THE BLUESBREAKERS
SALLE JACQUES BREL - MANTES LA VILLE (78)
LE 22 MARS 2006

 

Comment résister à la joie de retrouver le détonateur de l'explosion du British Blues quand il passe à côté de chez vous ? C'est la question qui taraudait l'esprit de 6 à 700 personnes qui se sont rendues un soir en pleine semaine dans une Salle Jacques Brel entièrement rénovée pour assister à ce magnifique concert de John Mayall & The Bluesbreakers organisé en dehors du cadre du festival par l'équipe de Blues-sur-Seine qui en profitait pour rappeler que le blues dans le Mantois, ce n'est pas que pendant trois semaines en novembre chaque année !

Accueillis dans le hall par l'artiste en personne qui dédicace d'ores et déjà sa nombreuse production, les spectateurs semblent enchantés de se retrouver et c'est dans une atmosphère joyeuse et détendue que le concert va pouvoir commencer, les Bluesbreakers se chargeant de faire en trio les trois premiers morceaux pendant que la vedette remballe la marchandise. C'est donc l'imposant Buddy Whittington qui se colle au micro et qui nous fait profiter de son timbre de voix corsé mais aussi et surtout de son jeu de guitare sans artifices mais bourré de classe. Accompagné d'une rythmique discrète mais efficace, Hank Van Sickle à la basse et Joe Yuele à la batterie, le groupe envoie comme si c'était la dernière fois qu'il jouait ensemble et nous sert un très bon " My Baby Got a Black Cat Bone " avant d'inviter le boss à venir le rejoindre … Ladies and gentlemen, saluez le grand John Mayall ! Et ça fonctionne, produisant un effet Danette presque automatiquement, le mythe vivant fait se lever la salle et approche toute une assistance jusque là un peu trop calme juste devant lui … La moitié du travail est faite, il ne reste plus qu'à jouer devant un public conquis !

On remarque quelques petits soucis dans le son, notamment sur le volume des voix, mais une grosse énergie et un plaisir évident de jouer viennent compenser ce léger manque, Mayall étant bien décidé ce soir à mettre le paquet. On traverse majoritaire les nouvelles chansons de l'artiste, celles de " Road Dogs ", et on se régale d'un blues chaud et riche qui en appelle à l'harmonica mais aussi aux claviers et à la guitare d'un maître de cérémonie omniprésent qui ne manque pas une occasion de réaffirmer son côté mercantile en nous rappelant continuellement qu'il a du stock à écouler après le concert. On traverse un " Walking On Sunset ", un " Short Wave Radio ", un " Burned Bridges ", on se délecte d'un pont instrumental, des effets de beat box dont Mayall nous gratifie, on en reprend un peu avec " To Heal The Pain " et la soirée avance (trop) vite et bien pour une salle entièrement debout qui applaudit à tout rompre à chaque occasion. Il est bientôt temps de traverser les vieux titres, et notamment un de ceux composés à l'époque ou Eric Clapton était un des Bluesbreakers, le superbe " Have You Heard " qui ne manque pas de plaire à une nuée de die hard fans venus saluer leur idole. Encore un long break instrumental travaillé entre moments de calme très délicats et explosions sonores et John Mayall nous quitte une première fois, non sans avoir mis à l'honneur ses musiciens et avoir serré quelques mains dans l'assistance …

On pensait retrouver la star pour un unique rappel syndical, c'est à deux reprises qu'elle nous reviendra, une première fois avec ses Bluesbreakers pour un dernier morceau en groupe et une seconde en solo au piano pour un morceau très ragtime assez surprenant mais fort bienvenu. La salle se vide et on retrouve très vite John Mayall où on l'avait quitté en entrant, c'est à dire à son stand de merchandising, affairé à de multiples dédicaces … Buddy Whittington le rejoint un peu plus tard et le public en prend une dernière fois plein les yeux avant de reprendre la route. Si les échos venus des dates récentes laissaient craindre un concert en demi-teinte, Mayall et les Bluesbreakers n'ayant semble t'il daigné jouer qu'une heure quelques jours plus tôt à Enghien, toutes les craintes sont désormais effacées puisque c'est sur près de deux heures que le concert s'est étendu et que le jeu et l'attitude du quatuor a été exemplaire pendant tout ce temps … Un nouveau pari gagné pour Blues-sur-Seine !

Fred Delforge - mars 2006