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JANE BIRKIN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 22 mars 2006
 

Fictions
(Capitol – EMI Music – 2006) 
Durée 42’45 – 13 Titres

http://www.janebirkin.net
http://www.fictions.janebirkin.net

Il lui aura fallu du temps mais après avoir entamé une nouvelle démarche artistique en 2004 avec « Rendez-vous », son superbe recueil de duos où l’on croisait Bryan Ferry, Brian Molko, Miossec ou Etienne Daho, Jane Birkin parvient une nouvelle fois à s’extraire de la gangue Gainsbourg dans laquelle on la croyait définitivement enfermée. Se souvenant soudain qu’elle est Anglaise, même si ses dernières attaches dans la Perfide Albion ont disparu depuis des années, la Birkin ose nous offrir un nouvel album dans lequel elle s’exprime majoritairement dans la langue de Shakespeare, ce qui n’est que plus légitime puisque après tout c’est sa langue maternelle. Enregistré, mixé et réalisé par Arnaud Letang, arrangé et co-réalisé par le génial Gonzales qui y tient en outre la quasi-totalité des instruments, « Fictions » s’offre quelques invités de marque comme Johnny Marr des Smiths aux guitares côté instruments et le gotha mondial en matière ce composition côté création. Autant dire que le résultat s’annonce prometteur avant même que l’opercule de cellophane ne soit enlevé …

Partagée entre les inédits que lui ont composés Neil Hannon (The Divine Comedy), Beth Gibbons (Portishead), Romeo Stoddart (Magic Numbers) ou Rufus Wainwright pour les anglophones mais aussi les jeunes loups de la nouvelle chanson française, les Cali, Dominique A. ou Arthur H., et les reprises imparables des idoles, de Tom Waits (« Alice ») à Kate Bush (« Mother Stands For Comfort ») en passant par Neil Young (« Harvest Moon »), la toujours jeune fille nous livre une douzaine d’instantanés, recueil de saynètes charmeuses et colorées où elle met toute sa british touch au travers d’un filet de voix si maigre qu’il en devient élégant et sensuel. A l’aube de son soixantième printemps, la chanteuse emprunte à Renaud Letang son sens discret mais aigu de la perfection et à Gonzales son don de touche à tout et en ressort avec un album si riche et si sincère qu’on ne peut que l’aimer pour ses morceaux les plus bouleversants, les « My Secret » ou « Steal Me A Dream », mais aussi pour ses rythmes plus colorés comme le sont ceux de « Ou est la ville ? ». Terminé sur la déclamation d’un texte d’Hervé Guibert sur une musique de Maurice Ravel, « Image fantôme – Pavane pour une infante défunte », « Fictions » est en quelque sorte l’aboutissement logique d’une carrière déjà forte et chargée … Une de ces œuvres qui viendront immanquablement rejoindre pour l’éternité des albums comme « Ex-fan des sixties ».