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THE TEMPTATIONS à BLUES AUTOUR DU ZINC pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 18 mars 2006
 

BLUES AUTOUR DU ZINC
KIM WESTON – LONNIE LISTON SMITH – THE TEMPTATIONS
BEAUVAIS (60)
LE 17 MARS 2006

 

Placée sous le signe de l’héritage du label Tamla/Motown, cette avant dernière soirée de la onzième édition de Blues Autour Du Zinc laissait planer sur Beauvais quelques effluves venues des early sixties et les amateurs ne s’y sont pas trompés, ne parvenant pas à remplir comme il se doit un Elispace en configuration réduite mais rentrés chez eux satisfaits après une longue soirée gorgée de soul et de rhythm’n’blues …

On commence sur les coups de 20 heures 45 avec Kim Weston, une diva aussi habile de sa voix que de ses ivoires qui a eu le bonheur de travailler avec Marvin Gaye ou Harry Bellafonte, et, dès le départ, le ton général est donné puisque c’est une de ces fêtes black au charme très communicatif qui va se dérouler sous nos yeux. Partagée entre des morceaux très soft et d’autres plus groovy, Kim Weston plonge la salle dans un bonheur ambiant qu’elle le laissera plus retomber … Il est temps pour nous de faire un bref saut à L’Ouvre Boite voisin histoire d’aller saluer notre ami Marc Vedrine et de jeter un œil rapide sur les Imperial Crowns qui y assurent l’ouverture pour Dionysos.

De retour à L’Elispace, nous tombons nez à nez avec Lonnie Liston Lush, une autre grande pointure de la soul qui a joué avec Miles Davis ou Roy Ayers. Accompagné d’un chanteur percussionniste dont la finesse du jeu n’a d’égale que la délicatesse de la voix, le génial pianiste nous sert un concert tout en feeling et en bonne humeur sous une inondation de lights très subtile. S’engageant sur le tard dans des soli individuels techniquement parfaits mais malheureusement un peu longs, le groupe finira de conquérir Beauvais en lui proposant une musique qui fait quand même quelque peu penser à la rencontre de l’équipe de « La croisière s’amuse » et de Stevie Wonder. Rien à redire sur la mise en bouche cependant puisque c’est une salle à la mine réjouie que Lonnie Liston Lush nous laisse pour la suite …

Un petit détour dans les couloirs pour y saluer la communauté blues, les confrères de L’Oreille Bleue, Franck Orts du Bay Car Blues Festival, Jean Guillermo de Blues sur Seine, Jacques Perrin de Soul Bag, Jean-Marcel Laroy de Blues Magazine et tant d’autres encore et il est temps de regagner la salle où la section de cuivres des Temptations commence à lancer ses premières notes … Reparti sur les routes en compagnie de Damon Harris, une de ses anciennes figures de proue, le groupe nous présente ce soir son show bien lisse et bien huilé où même la moindre touche d’improvisation semble préparée de longue date. Collectionneurs de disques d’or, grands pourfendeurs de stades élevés au rang de légende vivantes, The Temptations nous servent leurs standards les plus populaires en commençant par « Get Ready » pour laisser monter tranquillement la sauce en faisant une excursion par « I Need You » sur lequel Harris invite les hommes à danser avec les femmes et plus généralement les couples à se former, qu’ils soient à dominante hétéro ou homo. Biens décidés à faire chanter les Rich People, ceux qui sont assis tout en haut de la salle, The Temptations revisitent « I Wish It Would Rain » puis se présentent longuement sur fond de « It’s An Everyday Thing » et de chorégraphie sixties délirante au possible, dévoilant une section de cuivre majoritairement issue du Michigan et une formation vocale essentiellement originaire de Washington. On entre ensuite dans le répertoire lourd puisque Damon Harris rend un hommage à son ami Eddie Hendrick en conduisant le groupe sur un épatant « Just My Imagination » et ne laisse plus une once de place à la monotonie, poursuivant avec les standardissimes « Papa Was A Rolling Stone » et « My Girls » avant que les cinq chanteurs ne se livrent à une amusante séance de serrage de mains et de congratulations avec le public et ne nous quittent une première fois pour mieux revenir de façon un peu téléphonée pour un final sur fond de « The Way You Do The Things You Do » qui nous aura quand même conduit une trentaine de minutes au-delà de minuit.

L’Elispace résonne encore des rythmes soul et les derniers spectateurs finissent de gratter leurs vitres. Beauvais est envahi par un vent glacial qui contraste avec le chaleur très peu spontanée mais totalement réelle qui régnait dans la salle. On salue nos hôtes, Laurent Macimba, David Isaac, Nathaly Lamasset et toute l’équipe du Comptoir Magique qui ont réussi une nouvelle fois à nous faire vibrer avec un grand cru de leur festival … Bravo. Bravissimo !

Fred Delforge – mars 2006