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HELL’S KITCHEN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 16 mars 2006
 

Doctor’s oven
(ELP! Records – Mosaic Music Distribution – 2006) 
Durée 45’46 – 12 Titres

http://www.hells-kitchen.ch 

A l’heure où l’on nous (contre-)bassine avec la vache folle, le poulet enrhumé et le mouton qui tremble du genou, les Helvètes de Hell’s Kitchen ont décidé de nous servir un album 100% bio, enregistré à la roots et cuisiné au beurre pour le plus grand plaisir de nos papilles. Réfractaires aux engrais chimiques et aux arrangements trop précis, Cédric Taillefert (percussions), Bernard Monney (guitare et chant) et Nicolas Roggli (contrebasses) ont sorti des placards tout leur attirail, partant du washboard pour en arriver au tambour de machine à laver en passant par les couvercles de poubelles et la pelle de chantier et nous proposent un troisième album qui s’inscrit entre un Bo Weavil pour le côté crade et un Bulldog Gravy pour le côté quincaillerie industrielle … Bottleneck au doigt et timbre rocailleux en avant, c’est en misant sur ses dissonances que Hell’s Kitchen cherche à convaincre son monde !

Faite de creux et de bosses, la musique des Genevois est une invitation à la découverte, une ode au système D, un plaidoyer en faveur de la cacophonie scientifiquement désorganisée ! Douze compositions dignes des plus somptueuses improvisations des esclaves d’antan, douze assemblages de sons pas forcément bien imbriqués les uns aux autres mais qui au final donnent un blues aussi détonant qu’accrocheur qui s’agrippe à des bribes de mélodies et qui se laisse aller à leur insérer une lichée d’harmonica, un poil d’orgue Hammond ou une litanie lancinante et assassine de manière très spontanée, juste pour le fun et pour désacraliser l’art … Taillé dans le blues, le costard que revêt Hell’s Kitchen est un peu élimé aux coudes et rapiécé aux genoux mais il lui colle si bien à la peau que l’on peine à imaginer le groupe dans un accoutrement moins fripé tant on apprécie le versant gras et velu d’un « Jack Is A Writer », d’un « Stay In My Block », d’un « Milano » ou d’un « Easy Start ». Quand les ingrédients de l’apprenti sorcier sont assemblés dans les cuisines du diable, il n’y a rien de surprenant à ce que le résultat soit explosif ! Come on in my Hell’s Kitchen …