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STOCHELO ROSENBERG / ROMANE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 12 mars 2006
 

Gypsy Guitar Masters
(Iris Music – Harmonia Mundi – 2006) 
Durée 69’38 – 12 Titres + DVD Durée 90’ environ

http://www.iris-music.com 
 
Quand deux des plus grands guitaristes et plus généralement des plus grands interprètes du jazz manouche décident de conjuguer leurs efforts pour les mettre au service de la musique, il arrive souvent que le résultat soit un étage au-dessus du reste de la production. Ce « Gypsy Guitar Masters » ne faillit pas à la tradition puisque l’association pour un fabuleux concert donné à l’Opéra Comédie de Montpellier de Stochelo Rosenberg, du célébrissime Trio Rosenberg, et de Romane, père fondateur de l’Ecole A.T.L.A. de Paris et brillant vulgarisateur, s’avèrera très vite séduisante en raison d’une débauche de talent et d’une sensation de plaisir et d’aboutissement qui sert de fil conducteur à l’ouvrage. Capable d’entretenir au plus juste l’héritage de Django Reinhardt, le duo ne se prive pas de le faire et nous prend comme témoin de cette fabuleuse aventure …     

Il n’y a que trop peu de mots capables de décrire l’univers dans lequel Stochelo Rosenberg et Romane évoluent et si leurs notes ont la faculté de laisser transparaître une infime partie de leurs âmes, retranscrire les émotions ressenties à l’écoute de leur art est tout bonnement impossible. Acoustiquement parfait, techniquement irréprochable, le concert que les deux hommes nous proposent est un recueil pour l’éternité de quelques compositions individuelles mais aussi et surtout de reprises du maître incontesté au travers de ses « Anouman », « Nuages », « Django’s Tiger » ou « Minor Blues ». Si l’apport discret de la contrebasse de Marc-Michel Le Bevillon s’avère bourré de sensualité, ce sont les deux guitares qui font à elles seules tout le travail de séduction de l’ouvrage. On aime intensément la finesse et le côté cristallin de ces morceaux ciselés à l’or fin mais quand l’image s’associe au son, c’est toute la magie de l’instant qui se libère, laissant lire sur le visage des deux guitaristes des expressions de bonheur, de souffrance, de plénitude, les regards discrets portés de l’un à l’autre laissant eux aussi planer un charme irréel sur la scène. Agrémenté d’un joli film qui retrace l’histoire de la rencontre des deux musiciens et d’une succulente histoire de guitare et de gitans, ce double volume est un must qui permet de comprendre que quand ces deux génies si complémentaires et pourtant si différents sont réunis, c’est le cœur et l’esprit plus que les doigts et les cordes qui jouent. Tout le reste en devient superflu …