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CONCERT DE SOUTIEN A INGRID BETANCOURT - ROUEN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 24 février 2006
 

CONCERT DE SOUTIEN A INGRID BETANCOURT,
CLARA ROJAS ET AUX 3.000 OTAGES DE COLOMBIE
LE ZENITH – ROUEN (76)
LE 23 FEVRIER 2006

 

Votre soutien est le bienvenu sur le site : http://www.betancourt.info

Quatre ans ! 1.461 jours … Il y a exactement quatre ans aujourd’hui qu’Ingrid Bétancourt est prisonnière des FARC, la plus grande, la plus meurtrière, la plus organisée des guérillas au monde ! Triste journée, comme un symbole international fédéré autour du nom de la candidate écologiste aux dernières élections présidentielles colombiennes qui ne doit pas faire oublier le nom de sa camarade Clara Rojas qui a refusé la liberté pour rester avec elle, ni celui des quelques trois milliers d’otages retenus parfois depuis plus de huit ans ! Sur l’initiative des Comités de Soutien, Bruno Dromigny, coordinateur du projet, est entré en contact avec le chanteur Renaud qui a accepté de relever le défi et de s’engager pour la cause au quotidien bien entendu mais aussi ce soir sur un grand concert réunissant une affiche de rêve dans un Zénith rouennais qui rassemble plus de cinq mille spectateurs. Accueilli par une projection, le public gagne paisiblement les chaises où se trouvent à sa disposition la presse locale mais aussi une édition spéciale du livre d’Ingrid, « La rage au cœur », offerte par son éditeur …

A l’heure dite, ou presque, il est temps d’entamer le bal des officiels avec les représentants politiques et associatifs qui viennent nous livrer leurs témoignages et leurs remerciements … L’émotion gagne le Zénith quand Florence Aubenas, Astrid, la sœur d’Ingrid, puis ses enfants, Mélanie et Lorenzo, viennent témoigner de la douleur de la captivité, de l’absence d’un être cher mais aussi de leur espoir … Le Ministre Douste Blazy empêché a envoyé un message, l’actrice Isabelle Adjani en a fait de même. Le temps file et le liner est largement dépassé quand Renaud lance sa merveilleuse phrase d’introduction : « Puisse la Colombie libérer rapidement sa plus belle colombe ».

Place à la musique donc avec Agnès Bihl qui vient nous servir deux de ses chansons impertinentes dont celle qui a donné son nom à son album sorti en 2005, « Merci maman merci papa ». Subitement loquace, Raphaël Mezrahi lance sa première question délirante et le ton se détend … Arrive Aldebert qui nous glisse deux titres extraits de « L’année du singe », « Carpe Diem » et « Dis moi dimanche », avant que Bruno Dromigny et ses Aventuriers ne viennent offrir deux hommages vibrants, le premier à Julian Guevarra mort en Colombie après huit années de séquestration, le second à Clara Rojas. Nouveau protégé de Renaud, Benoît Dorémus nous présente « J’écris faux, je chante de la main gauche » et « Rien à te mettre », ce second titre étant appelé à figurer sur le prochain album du chanteur énervant ! Accompagnée entre autres de l’ami Jean-Pierre Buccolo, Carla Bruni nous sert deux de ses standards, « Quelqu’un m’a dit » et « Tout le monde », avant d’offrir l’intro de « Raphaël » a capela à Mezrahi.

Nouvelle vague d’émotion, Hugues Auffray entre en scène et entonne l’intro de « Céline » puis celle de « Stewball », interrompu à deux reprises par Raphaël Mezrahi qui lui demande de jouer quelque chose de plus pêchu … On se prend donc un superbe « Blowing in the wind / La réponse est dans le vent » emprunté à Dylan puis « Dieu est à nos côtés » en guise de récompense. Un ange passe … Cecilem se pose au piano et, accompagnée d’une section de cordes, nous chante « Chanson pour Ingrid » et son adorable « Hamac ». Régional de l’étape, Vincent Delerm garde la place au chaud en interprétant « L’appartement » et « Il est libre Max », l’adorable reprise d’Hervé Cristiani chantée en cœur par la salle. Suit Thiéfaine qui, avec son verbe cru, nous régale d’un « Cabaret Sainte Lilith » tout en puissance et de « Gynécées ». Renaud en profite pour faire un clin d’œil au site web du HLM de ses fans, signalant que l’artiste que ceux-ci préfèrent après lui n’est autre qu’Hubert Félix en personne !

Clarika vient nous replonger dans de tristes pensées en nous jouant « Marco », sa chanson dédiée au disparu Marc Beltra, puis nous remonte le moral en nous sortant un « Joker » qui sert de titre à son nouvel album. Nouvelle anecdote de Renaud qui nous parle de sa copine Yéyette qui lui a inspiré « Morgane de toi » … Devenue Gloria à la scène, Yéyette n’en est pas moins devenue la femme de Paul Personne et vient l’accompagner sur « Barjoland » et « Quelqu’un appelle », ce deuxième titre étant l’occasion pour l’ami Paulo et son fiston Jeremy de se livrer à leur traditionnel duel de guitares … Ca commence mal pour Jeanne Cherhal  qui se plante à deux reprises au beau milieu de son premier titre avant de réussir, seule au piano, à nous servir « Les photos de mariage » qui n’est pourtant pas non plus une pièce facile à interpréter ! Melingo change de ton et nous sert deux tangos rock bien décalés avant d’être rejoint par Renaud et son groupe pour une première interprétation de « En la selva » dans la langue de Cervantès. Resté sur scène, Renaud fait les frais d’une interview bidon de l’ineffable Hugues Delatte / Raphaël Mezrahi costumé de rigueur et nous sert à son tour ses deux titres, « En cloque » dédié à Romane Serda qui attend leur enfant pour juillet et « Les Bobos », un inédit à paraître sur la prochaine rondelle du chanteur engagé. On reste en famille puisque c’est justement Romane Serda qui succède à son mari pour nous proposer deux titres parmi lesquels on reconnaît et « L’amitié » de Françoise Hardy. Quelque peu chahutée par Mezrahi, la blonde Romane se voit défendue par sa moitié qui cite un extrait de « Ma Blonde », une chanson qu’il lui dédiera bientôt : « Blonde comme le blé en herbe, elle a inventé l’eau tiède et vous emmerde … ». Faut pas faire chier la famille !

La soirée tire à sa fin mais il reste de belles choses à entendre, à commencer par l’helvétique Stephan Eicher qui se plante en solo à côté de son Mac pour nous servir un  « Helpless » de derrière les fagots emprunté à Neil Young puis son « Déjeuner en paix » en acoustique avec un malencontreux crash de l’ampli en plein milieu du troisième couplet … Qu’à cela ne tienne, on change de matériel et on reprend là où ça avait coupé pour finir en apothéose toutes cordes devant ! Arrivent deux des Têtes Raides pour nous expliquer à quel point « On sera pas beau sans nos animaux » avant d’inviter Renaud à venir partager son « Hexagone » devant une salle qui daigne enfin se lever et bouger ! Tryo se la joue classique en envoyant dans la plus pure tradition ses « G8 » et « Pompafrik » devant un public resté debout et c’est sur un formidable bouquet final que cette soirée se termine, tous les artistes présents se retrouvant sur scène pour interpréter coup sur coup les deux versions du nouveau tube de Renaud sur une musique de Jean-Pierre Buccolo, « Dans la jungle » en Français et « En la selva » en Espagnol !

Il est près de 1 heure 30 et il faut reprendre la route en direction de Paris … Dans les faubourgs de Rouen, la neige a recouvert les voitures. Le Zénith se vide tranquillement, chacun gardant en tête le souvenir d’une soirée de grande qualité qui, espérons le, aura été plus qu’un simple concert de musique mais bel et bien un signal fort à l’attention du public d’une part et des autorités de l’autre. La Colombie attend une solution humanitaire à son problème, Mélanie et Lorenzo attendent leur Maman, le monde attend la paix … 

Fred Delforge – février 2006