mardi, 21 février 2006
Voodoo Blues
(Autoproduction – 2006)
Durée 42’21 – 13 Titres
http://www.jacksonthelemaque.net
 Toujours aussi attaché à des racines qui puisent autant dans les sucs de la Caraïbe que dans les sables de l’Afrique, Jackson Thélémaque suit sont petit bonhomme de chemin et après avoir conduit son « Comte Urbain » sur les plus beaux chemins de l’hexagone, il lui offre un successeur qui reprend le travail là où il s’était s’arrêté en 2003. Fidèle à sa démarche de griot des temps modernes, Jackson a un pied ancré dans le blues et Thélémaque a le second dans le reggae, les deux se rejoignant dans une africulture qui ne manque pas de subtilité. Traditionnellement seul en scène, le compteur haïtien s’est fait rejoindre sur ce deuxième album par quelques percussions mais aussi par une basse, un violoncelle et des voix … Le résultat n’en est que plus intéressant !
Bientôt trentenaire, Jackson Thélémaque en est à un stade où il recherche son carrefour, ce que les vieux bluesmen du delta appelaient leur crossroads et que ses ancêtres créoles nomment de façon plutôt imagée un quatre chemins … Une entrevue avec les aïeux bien entendu mais aussi un rendez-vous avec les diverses cultures qui coulent en son sang, avec le funk et le groove, avec la soul et l’afrobeat, avec l’Anglais et avec le Créole ! Omniprésent, le vaudou est le trait d’union des diverses influences et on le retrouve autant dans le shuffle « Voodoo Blues » que dans le tribal « Petit Legba » ou dans le reggae « Freedom Song ». Lucides, les mots collent au plus juste à des guitares aussi rudimentaires que séduisantes et on s’engage aux côtés de l’auteur sur des pistes poussiéreuses qui nous conduisent vers sa propre conception de la sagesse, celle de ses « Gardien de la paix », « Qu’est ce que t’en pense » ou de « Si tu sais parle ! » mais aussi celle de « Dance With The Sun », « Fire And Water » ou de « People ». On retrouve aux côtés de Jackson sa muse, Océane, pour le désormais traditionnel duo qui n’est autre cette fois que « Provocation », un titre sur lequel on remarque également le violoncelle de Nadia Vinagre. Confirmant tout le bien que l’on pensait de lui, le jeune artiste valdoisien accentue sa diversité et s’engage sur une voie très personnelle qui ne semble pas encore décidée à emprunter définitivement un des quatre chemins qui s’offrent à elle … Et le mieux, c’est que ça ne l’empêche pas d’avancer !
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