lundi, 20 février 2006
State Of Mind
(Manhattan Records – EMI Music – 2006)
Durée 53’54 – 14 Titres
http://www.midon.com
 Un pied dans le jazz, l’autre dans la pop, Raul Midón est un de ces artistes qui n’ont pas d’attaches strictes … Aveugle de naissance, né au Mexique d’une mère afro-américaine et d’un père argentin, exilé à Miami puis à New York, l’artiste pose enfin ses valises le temps d’un premier album solo sur lequel il est bien décidé à mélanger ses influences soul, R&B, folk, pop et latino. Positif dans sa démarche, Raul Midón puise son énergie dans les expériences de Martin Luther King et de Gandhi et ne s’apitoie pas sur son sort, préférant tirer profit de ses points forts que de s’attarder sur ses faiblesses. Remarqué par Cesaria Evora et par Quincy Jones mais aussi par Jeff Beck, le chanteur et guitariste laisse libre court à son art sur un ouvrage qu’il désire riche, varié et attractif …
S’il est fasciné par le jeu de guitare de gens comme Clapton ou B.B. King, Raul Midón sait se créer un style bien à lui qui ne leur emprunte que très peu, préférant une attaque plus catchy de ses cordes qui utilise partiellement les vieux souvenirs de ses premières armes musicales faites derrière une batterie. S’il a résolument fait le choix de se tourner vers une pop sucrée en faisant appel à Arif et Joe Mardin pour la production de « State Of Mind », Raul Midón n’a pas cédé à l’appel du tout R&B en conservant une démarche qualitative qui en réfère à ses influences les plus lointaines pour pimenter son œuvre. Un « Sittin’ In The Middle » en hommage à Donny Hathaway, un featuring de Stevie Wonder himself qui tient l’harmonica solo sur « Expressions Of Love », un autre de Jason Mraz sur le reggae « Keep On Hoping », le vibraphone de Stefon Harris sur « All In Your Mind », les percussions de Sammy Figueroa sur le tribal « I Would Do Anything » ou encore l’improbable duo avec Traincha sur le bonus track « Where Is The Love » sont autant de petits plus qui font de « State Of Mind » un album sur lequel Raul Midón n’a absolument rien inventé mais auquel on aura très vite fait de s’habituer tant il est accueillant. Sans autre prétention que celle de faire un album qui lui ressemble, Raul Midón s’est fait un premier opus de haute volée … Sortie française le 27 février.
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