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NAPOLEON WASHINGTON pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 20 février 2006
 

Homegrown
(Sepia Productions – Mosaic Music Distribution – 2006) 
Durée 49’21 – 13 Titres

http://www.napoleonwashington.com    

Il aura fallu trois ans à Napoléon Washington pour offrir un successeur à « Hotel Bravo », trois ans pendant lesquels le talentueux guitariste helvète aura copieusement tourné mais aussi passé beaucoup de temps à préparer cette nouvelle galette, le corps assis confortablement dans un petit coin de Suisse mais la tête résolument tournée vers les Etats Unis, berceau du blues qui l’a nourri musicalement depuis ses débuts. Si son blues à lui est plus teinté d’espoir et d’amour que de champs de coton et d’esclavage, c’est pour mieux se démarquer de la production traditionnelle. Parti enregistrer à New York, Napoléon Washington s’est entouré de musiciens du cru, histoire de sonner plus vrai, plus américain … Aussi teinté rock progressif que blues, « Homegrown » n’a pas fini de surprendre !

Particulièrement doué dès lors qu’il s’agit de poser sa voix ingénieuse sur ses résonateurs virevoltants, Napoléon Washington n’en est pas moins un époustouflant songwritter et c’est plus à une œuvre symphonique cossue et métissée qu’à un simple album de musique qu’il nous convie, le tout complété par le génial Washington Theater disponible gracieusement sur le site web de l’artiste. Artisan du son, le Suisse nous gratifie d’un jeu parfait et d’arrangements tout aussi aboutis, mettant un point d’honneur à nous offrir douze titres personnels très complémentaires plus un treizième emprunté à Skip James, l’excellent « Illinois Blues », et n’hésitant pas à aller jusqu’à faire appel à des chœurs puisés dans une cérémonie vaudoue béninoise pour agrémenter son « Single-Sided Coin ». Trait d’union entre le vieux blues du delta et le blues moderne, Napoléon Washington s’implique à fond dès lors qu’il est question de faire évoluer les mentalités d’une part et la musique dans son ensemble de l’autre. Joués en permanence sur le fil du rasoir, ses morceaux séduisent immanquablement celui qui fait l’effort d’entrer dans sa démarche, celle d’un blues largement ouvert vers d’autres horizons … La précision helvétique n’est pas un mythe et Napoléon Washington nous prouve par l’objet qu’elle ne s’applique pas qu’à l’horlogerie. Magnifique !