dimanche, 19 février 2006
Corinne Bailey Rae
(Goodgroove – Capitol – EMI Music – 2006)
Durée 45’55 – 11 Titres
http://www.corinnebaileyrae.net
 On la jurerait Américaine, née entre la Louisiane et New York, tant son grain de voix très soul fait penser aux grandes dames du cru … Et pourtant, cette jeune femme autant attirée par le jazz que par Led Zeppelin ou Björk est née à Leeds, dans le Nord de l’Angleterre, d’une mère du Yorkshire et d’un père indien. Après avoir fait le bonheur de diverses églises, pas forcément toutes de la même confession, la superbe métisse s’est mis à la guitare et à la composition, ne reniant pas ses années de violon classique mais avançant dans une direction plus rock qui ouvrira brièvement les portes du label Roadrunner à son premier groupe. Retournée un temps au jazz vocal, elle décrochera au printemps 2005 une signature chez EMI avec à la clef un premier album très libre et décontracté qui s’appuie sur une expérience musicale de déjà dix ans …
Soul et rhythm’n’blues, pop et acoustique, jazzy et bluesy à la fois, ce premier ouvrage éponyme est un de ceux qui nous poussent à faire le vide autour de nous et à écouter de façon quasi-religieuse non seulement une voix, et non des moindres, mais aussi un véritable talent d’écriture. Unanime, la presse anglo-saxonne la compare à Billie Holliday ou à Macy Gray et en fait une star avant l’heure … Et il y a de quoi parce que ce frêle brin de roseau d’à peine 26 ans a l’aplomb et la stature nécessaire pour faire une carrière que l’on imagine déjà longue et couronnée de succès ! Irrésistible, Corinne Bailey Rae s’adresse à plusieurs publics en même temps et peut autant rallier à sa voix celui qui ne jure que par la finesse cristalline d’un timbre délicat et parfait que celui qui recherche cette petite faille sensuelle au milieu d’une note un peu écorchée et d’autant plus humaine qu’elle est naturelle. Accompagnée d’une simple guitare ou d’un piano, rehaussée d’une pointe de saxo ou encore réduite à sa plus simple expression, la musique de Corinne Bailey Rae charme à plus d’un titre et ses « Like A Star », « Till It Happens To You », « Breathless » et autres « Butterfly » la rapprochent irrésistiblement d’une Norah Jones ou plus subtilement d’une Demi Evans ou d’une Ilene Barnes … A découvrir d’urgence !
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