Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 16 février 2006 L’autre bout du monde (Fargo – Naive – 2006) Durée 40’53 – 13 Titres
http://www.fargorecords.com
Premier album français à être défendu par le sympathique petit label Fargo, « L’autre bout du monde » est également le premier ouvrage d’une artiste à la voix surprenante et au charisme irrésistible. Pianiste et chanteuse, Emily Loizeau est une de ces toutes jeunes femmes qui font avancer la musique dans une direction qui leur est propre, n’hésitant pas à mettre toute leur personnalité dans des textes faussement naïfs et composant au piano des mélodies que l’on croirait venues d’autres temps, fruit de la rencontre du Petit Conservatoire de Mireille et de Tom Waits ou d’Andrew Bird … C’est d’ailleurs grâce à ce dernier que l’histoire existe sous cette forme précise puisque à la demande d’Emily, il est venu poser son violon mais aussi sa voix sur deux des titres de l’ouvrage. Les choses semblent parfois si faciles …
Bouleversante tant elle est naturelle, Emily Loizeau met tout son cœur dans des chansons qui ont le côté caressant du velours et ne manque pas de séduire instantanément avec une grosse dose d’impertinence qui sait ne jamais devenir arrogante. Histoire pratiquement évidente entre une voix merveilleusement chevrotante et un Steinway, « L’autre bout du monde » a été réalisé par l’artiste elle-même qui a enregistré dans le très cosy Studio de Meudon sous la houlette de Jean-Baptiste Brunhes et qui a invité quelques-uns de ses nouveaux amis à la rejoindre. Andrew Bird qui, on l’a déjà dit, intervient sur « London Town » aux côtés de la guitare de Neal Casal puis sur le tittle track mais aussi Franck Monnet qui partage le chant sur « Jasseron » puis prend la guitare sur « Leaving You » ou encore Manu, Mali et Guizmo de Tryo qui mêlent leurs voix à un surprenant « Voilà pourquoi ». Et puis un violoncelle, une batterie, une contrebasse … Tout ce qu’il fallait pour donner du corps à un album bourré d’idée sur lequel les chansons décalées rivalisent d’ingéniosité avec les chansons mélancoliques et où l’ensemble se place un cran au-dessus du niveau de la production actuelle. Le premier opus d’une longue série pour une des très grandes artistes de l’année 2006 mais aussi de celles à venir … A ne pas manquer dès le 28 février.
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