mardi, 14 février 2006
5
(Productions Spéciales – 2005)
Durée 49’24 – 10 Titres
http://www.mathis-website.net
 Révélé au début du troisième millénaire lors de la Finale Nationale du Tremplin Blues-sur-Seine, Mathis Haug était alors accompagné des Mathematical Blues et était rentré dans son Languedoc avec un trophée en poche puisqu’il était sorti grand gagnant du très convoité Prix Acoustique 2001. Exilé en Catalogne, Mathis est devenu le patron des Mathematiks où l’on retrouve son fidèle Seamus Taylor à la guitare, aux claviers et au chant et une section rythmique dévolue à la route où se rejoignent Julien Capus à la basse et François Estassy à la batterie. Bien décidés à faire évoluer le blues autant que faire se peut, Mathis And The Mathematiks nous servaient à l’été 2005 un album mutant où se mêlaient electro, jazz, funk et country … Sacrilège ou trait de génie ?
Au risque de choquer les puristes à qui il réserve le fruit de ses ébats avec Spoonfull, une autre formation au répertoire plus traditionnel, Mathis, quand il s’accompagne de ses Mathematiks, est au blues ce que Prince ou Keziah Jones sont au rock : une sorte d’ovni un peu farfelu mais carrément génial ! Tirant le meilleur de chaque genre, il se paie le luxe de piocher chez James Brown puis chez Dylan pour nous sortir du plus profond de nulle part un titre androïde entre free-jazz et nu-blues … Du swing à gogo, un feeling imparable et une dualité exceptionnelle au niveau des voix font de « 5 » un album que l’on sent digne des grosses productions américaines. Et pourtant, c’est avec des bouts de ficelles que tout a été mis en boite ! De compos tarabiscotées en vrais brûlots inclassables, on remarque les très surprenants « 4.4.2 », « Voodoo Bitch », « Tabasco Sauce » ou « B.52 » autant que cette épatante reprise du « Jumping Jack Flash » des Stones tellement bien arrangée qu’on la croirait créée juste pour que les Mathematiks l’interprètent un jour. On pourra bien le ranger dans la soul, dans le jazz, dans le rock-electro ou encore dans la pop, rien n’y fera ! La véritable place de cet album est dans la platine et nulle part ailleurs …
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