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PHILIPP FANKHAUSER AU NEW MORNING pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 26 janvier 2006
 

PHILIPP FANKHAUSER BLUES BAND
NEW MORNING – PARIS
LE 25 JANVIER 2006

 

Comment passer une agréable soirée en plein cœur de Paris quand il fait frisquet ? Considérant que l’alternative du moment se résumait à Julien Clerc à l’Olympia d’une part et à Philipp Fankhauser au New Morning de l’autre, vous prenez sans hésitation aucune la direction de la Rue des Petites Ecuries et vous y retrouvez une bande de copains venue se détendre dans les alpages helvétiques en compagnie d’un groupe multinational qui se produit pour la seconde fois seulement dans l’hexagone, la première prestation ayant eu lieu la veille dans le cadre du MIDEM de Cannes … Bonne ambiance et accent coloré assurés !

Si la salle est loin d’afficher complet, on est en droit d’être satisfaits d’un remplissage correct eut égard à la notoriété toute relative de l’artiste chez nous et c’est devant un joli parterre de connaisseurs que Philipp Fankhauser va se produire ce soir. Original dans sa démarche, le chanteur et guitariste helvète s’engage dans son show avec un blues très lent et procède à une fusion étonnante où il mélange ses influences blues avec le jeu très soul et jazz de ses musiciens parmi lesquels on remarque instantanément l’omniprésent Richard Cousins, fondateur du Robert Cray Band. Nous gratifiant de ses propres morceaux qu’il adapte au goût du jour en transformant un « Life’s So Damn’ Cool » en « Life’s So Cool Before Bush » et se livrant à des reprises intéressantes telles que « Love Song » ou « Baby Please Don’t Go », Fankhauser sait compenser ses quelques lacunes au niveau du jeu de guitare par une voix très intéressante et par une débauche d’énergie qui permet aux spectateurs de passer un très agréable moment. Après une quarantaine de minutes d’un premier set qui navigue entre titres softs et morceaux plus vifs, notre coucou suisse nous annonce un break de dix minutes sur le final de « I Feel So Good » … et s’y tient à la seconde près.

De retour derrière les excellents Hendrix Ackle aux ivoires et Tosho Yakkatokuo à la batterie, Philipp relance la machine avec un superbe « Down In The Valley » soul à souhait puis se laisse glisser vers un répertoire plus oppressant avec « Hooked, Hog-Tied » avant d’emballer la machine en reprenant « The Blues Ain’t Nothing » et en lui faisant succéder son « Members Only ». Il aurait été facile de dire de Tosho Yakkatokuo que c’était un batteur nippon ni mauvais mais après le solo d’anthologie dont il nous gratifiera à la fin de « Creek » et devant une telle maîtrise de son instrument, tant au niveau des peaux qu’au niveau des cymbales, on s’étonne encore que le New Morning ne se soit pas spontanément levé pour ovationner l’artiste ! Que ceux qui ont dans leur répertoire l’expression « chiant comme un solo de batterie » se penchent un peu sur ceux de Tosho et se ravisent car avec lui, un solo peut être à la fois long, technique et particulièrement excitant … Dont acte ! Repris sur un « Got My Mojo Working » très enlevé, le concert s’éteindra une première fois au son de « Flyin’ High » pour mieux renaître sur un gros rappel de trois titres où l’on reconnaîtra un clin d’œil au producteur Dennis Walker au travers de « If You Ain't Been To Houston » et de son intro volontairement ratée mais aussi un très bon « Pie In The Sky » et le superbe « I’m So Lonesome (I Could Cry) » qui scellera définitivement le sort du spectacle …

Sans être un artiste au talent incomparable, Philipp Fankhauser est un de ces frontmen qui ont le don de bien s’entourer et de tirer au mieux parti d’une équipe de musiciens irréprochables. Conscient de ses limites, l’homme venu de la vallée de l’Emmenthal sait contenir ses envies de solo quand elles se font trop pressantes et les remplace de façon fort judicieuse par quelques interventions teintées de beaucoup d’humour. A la croisée des chemins entre jazz et blues, le résultat s’avère payant car à la sortie de la salle, nombreux étaient ceux qui s’affirmaient contents de leur soirée et prêts à rempiler à la première occasion ! On comprend pourquoi …

Fred Delforge – janvier 2006