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BO WEAVIL pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 21 janvier 2006
 

Mo Diggin’
(A Rag Records – 2006) 
Durée 39’59 – 11 Titres

http://www.bo-weavil.com

Ecumeurs de festivals devant l’éternel, les Bo Weavil sont également de la famille de ceux chez qui les récompenses tombent naturellement. Après deux albums et au moins le double de trophées, si ce n’est plus, le duo Boogie Matt Fromont et Sleepy Vince Talpaert revient en trio avec le pianiste Ludovic Binet pour un nouvel opus fidèle à l’esprit fossoyeur du groupe, un ouvrage qui déterre quelques vieux standards et les réarrange à la mode Bo Weavil, qui met les deux pieds dans le bayou et qui nous en ramène des compositions qui fleurent le jambalaya et la soupe d’aligator, le tout épicé comme il se doit et servi avec de grosses tranches de blues pour éponger la sauce. Et comme chez Bo Weavil rien n’est jamais figé, c’est avec le batteur Denis Beaudrillart mais sans piano que la tournée qui accompagne « Mo Diggin’ » se déroulera … Attendue avec fébrilité par des fans toujours plus nombreux, la rondelle s’annonce d’ores et déjà comme une des plus convoitées de ce début d’année. Leur patience sera récompensée, c’est indiscutable !

Bo Weavil amorce un nouveau tournant de sa carrière et, si le groupe ne renonce pas totalement au joyeux bordel qui caractérisait ses précédents essais, il s’adonne désormais aux nouvelles techniques d’enregistrement, multipliant les micros et s’offrant même de nombreuses pistes enregistrées en numérique. Diantre ! Cela reste pourtant très relatif puisque si tout, voix y compris, ne passe plus par le vieil ampli à lampes de Matt, « Mo Diggin’ » garde quand même un son vintage grâce à l’utilisation d’une console Neve rescapée des seventies et donne à ses  adaptations de Tommy Johnson, de Roosevelt Sykes, de Big Bill Broonzy, d’Arthur ‘Big Boy’ Crudup, de Big Joe Williams ou de Charley Patton la couleur très chaude et sensuelle des vieux enregistrements d’antan. Avec trois compositions qui ne dépareillent pas le moins du monde au milieu des « Big Road Blues », « Diggin’ My Potatoes », « Mean Old Frisco » ou « Mississippi Bo Weavil Blues », ce nouvel album dispose des arguments nécessaires pour s’attirer les faveurs des amateurs de boogie, de ragtime et plus généralement de blues au sens large du terme. Mention très bien pour l’album dans son ensemble avec un petit coup de cœur tout particulier pour la composition collégiale « Hawaian Mambo » et pour son groove attachant. Si le son de « Mo Diggin’ » est plus propre, moins sauvage qu’avant, il est toujours aussi caractéristique de l’esprit Bo Weavil et c’est bien ça le principal ! Sortie le 6 mars 2006 …