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LE PERE NOEL EST UN ROCKER pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 11 décembre 2005
 

LE PERE NOEL EST UN ROCKER
CRYING MARSHALL - HO-LAA - GUERILLA POUBELLE - PARABELLUM
CAC GEORGES BRASSENS - MANTES LA JOLIE (78)
LE 10 DECEMBRE 2005

 

Si le CAC Georges Brassens de Mantes a de grandes oreilles, c'est pour mieux entendre ses punks gueuler ! Traditionnellement organisée en collaboration avec les Studios de Limay, cette nouvelle édition du Père Noël sera l'occasion de remplir le café concert Luther Allison d'environ 300 spectateurs de tous ages venus pour une action respectable d'une part et pour une grande soirée de rock'n'roll de l'autre. Quatre groupes à l'affiche imposent quelques rigueurs de timing et si à 19 heures 30 le Père Joël et ses lutins Benj et Nico sont encore en train d'empiler la toute nouvelle livraison de jouets dans le hall, côté salle, les amplis commencent à chauffer …

On commence avec Crying Marshall, un groupe du cru qui se retrouve propulsé d'un étage et qui découvre les joies de la scène après celles des studios de répétition. Punk jusqu'au bout des ongles, le quatuor souffre d'une guitare quelques peu désaccordée mais s'en sort plutôt bien en nous dévoilant des morceaux comme " Not Stay Alone ", " Last Week " ou " My Heart Will Go On ", le tout propulsé par son batteur chanteur épaulé par moments à la voix par un des ses guitaristes. Encore un peu jeune au niveau de la mise en place et de sa consistance sur scène, Crying Marshall pourra toutefois sortir très fier de sa grosse demi-heure de concert puisqu'il aura réussi à lancer le premier pogo de la soirée et qu'il se verra même gratifié d'un rappel amplement mérité.

On attend quelques instants que Ho-Làa prenne sa place sur scène car le groupe a perdu sa section rythmique en ville … Débarqués in-extremis, le bassiste et le batteur n'ont que quelques secondes avant d'entrer en scène pour ce qui sera le premier concert d'un groupe qui n'existe dans cette configuration que depuis six mois. Power trio accompagné d'une chanteuse au timbre intéressant et à la verve sans faille, Ho-Làa nous débite ce soir son gros punk rock en Français parsemé de titres comme " Caniveau ", " La rage " ou " Le chaos " et nous offre même au passage une bonne vieille reprise de Mystery, " La petite vie d'un fou ", avant de clore sa prestation par un vibrant " Yehed Mad ", l'équivalent de " A la tienne " en Breton, puis par une deuxième interprétation de " La rage " qui finira de nous régaler d'un set engagé et lucide.

On attend Guerilla Poubelle sur scène et le ton monte d'un cran car si quelques grappes de fans étaient venues pour acclamer les deux précédentes formations, c'est bel et bien la salle tout entière qui va reprendre en chœur et en délire le concentré de Betteraves que Till, Koj, Chamoule et Jokoko vont nous envoyer ce soir. Très affûté par les concerts en rafale qu'il donne sans discontinuer, le groupe trouve ses marques instantanément et commence son travail consciencieux sur un public qui plie mais qui ne romps pas. Les retours souffrent de la pression des fans qui se voient carrément propulsés sur scène tant la salle pousse, Guerilla Poubelle joue la provoc en commentant la scène qui se déroule sous ses yeux et Jokoko n'en finit plus de passer de son micro à son paperboard, tagant de la feuille à un rythme au moins aussi soutenu que celui qu'imposent ses complices avec leurs " Ceci n'est pas du punk ", " Pour quelques points de fidélité ", " J'ai perdu mes mains " ou " Sur le trottoir ". Sans vraiment savoir où l'on en est du set principal et des rappels, Guerilla Poubelle nous quittera au bout d'une petite heure de concert qui a, à n'en pas douter, estropié quelques vertèbres cervicales mais surtout ravi une grande partie du public venu acclamer la nouvelle coqueluche du punk hexagonal.

Ce n'est un secret pour personne, Schultz et ses sbires ont une fanbase particulièrement bien garnie dans la région mantaise et si les jeunes loups venus voir Guerilla Poubelle sont repartis vers la Star Ac', les vieux briscards sont restés dans la salle, prêts à accueillir comme il se doit Parabellum … Changement de style donc puisque l'acné a cédé la place à un embonpoint plus ou moins flagrant dans les premiers rangs et que c'est au son du nouvel album de reprises de Paul Anka que le public patiente tranquillement … A 23 heures pétantes, l'intro de " Panem, Circenses & Rock'n'Roll " se fait entendre, Olivier et Xavier débarquent, aussitôt suivis de Sven et Schultz et le show Parabellum peut commencer par un " Pogo Machine " qui ne manque pas de produire l'effet escompté. On alterne ensuite vieux titres et nouveaux, passant inévitablement par " Saturnin ", " Comme un chien en laisse ", " La bande à Bonnot ", " Capsule A Freak ", " Retour à la terre " et bien évidemment " Amsterdam " avant de laisser un peu d'espace au frontman qui revient en solo et en acoustique sur le premier rappel avec non pas " Le dernier trocson " mais le tout nouveau " Club des sales rêveurs " qui nous rappelle qu'il y a une quinzaine de jours, Schultz se produisait dans le cadre de Blues-sur-Seine avec son projet Clinik. On part ensuite en vrille après une longue intro tribale qui nous met en bouche pour un medley où l'on passe allègrement de " Cayenne " à " La bombe et moi " en traversant bien entendu " Anarchie en Chiraquie " avant de revenir sur " Cayenne " pour en arriver à une fin de set assez convenue avec un " What A Wonderfull World " dédié aux amis disparus qui verra Schultz coiffer le bonnet du Père Noël et mettre encore un peu plus de piment à un look d'enfer qui conjugue le traditionnel kilt à un maillot de football soviétique d'un rouge éclatant …

 

Comme à chaque fois dans ce genre de concerts, ce ne sont ni les groupes ni le public qui avaient le plus à y gagner mais bel et bien les enfants défavorisés qui vont pouvoir recevoir un jouet neuf pour leurs étrennes … Souvent sollicités pour ces manifestations de solidarité, les groupes de punk rock sont en général très réceptifs aux propositions et parmi eux on remarque souvent le nom de Parabellum à l'affiche. Une façon sans doute de garder les pieds sur terre et de montrer qu'en plus d'avoir de la bouteille et parfois de la brioche, les rockers ont aussi … du cœur !

Fred Delforge - décembre 2005