Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

LEIDEN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 21 novembre 2005
 

INTERVIEW EXCLUSIVE DE LEIDEN POUR ZICAZIC

Après la découverte d'un album de la trempe de "Dualité", une chose s'imposait : la rencontre avec Leiden ! C'est un peu loin Toulouse alors le rendez-vous avec Bérangère a eu lieu par mail … Dommage parce que la chanteuse a plus d'un argument dans son sac.

Bonjour, vous revenez en 2005 avec un album intitulé « Dualité ». Quelle est la signification de ce titre ?
La Dualité à laquelle fait référence le titre de l’album est celle que l’on retrouve au sein de chacun de nous. En effet, l’être humain est une entité très complexe et pleine de contradictions… Tous les thèmes des morceaux de l’album tournent autour de ce concept : dichotomie entre Bien et Mal, entre paroles et actes ; tendance à la schizophrénie ; aspiration à la mélancolie ; mépris de ce que l’on possède et désir d’inaccessible. L’être humain apparaît alors comme un être instable, indécis et perpétuellement ballotté entre deux instances : présent/passé ; amour/haine ; sérénité/mal-être ; liberté/dépendance ; humanité/bestialité… Ainsi, des sentiments comme l’amour peuvent-ils se révéler à double-tranchant.

Vous êtes un des rares groupes à avoir conservé le même line up entre le premier et le deuxième album … Cette entente parfaite est elle importante pour votre musique ?
Au sein de Leiden, le côté humain a toujours été extrêmement important. Personnellement, je ne pourrais partager des choses aussi intimes avec n’importe qui car, finalement, un groupe, c’est comme un couple ! Alors c’est sûr, quelques fois, il y a des désaccords et des compromis à faire, mais désormais, nous avons un line-up solide et sommes suffisamment soudés  pour faire face à tout ça. Pour ce qui est de la musique, nous écoutons tous des choses très différentes et je pense que c’est cela qui fait la richesse de Leiden.

Par contre, vous avez changé de distribution en quittant Adipocere pour rejoindre Mosaic Music ? Une raison particulière ?
Nous avons tout simplement changé de label pour « Dualité » en rejoignant le label toulousain Jerkov Musiques (Psykup, Manimal, Sybreed…). Tout s’était très bien passé avec Adipocere pour notre album précédent, mais avec Jerkov (qui bossent avec Mosaïc), il y avait la proximité géographique en plus, sans compter le fait que se sont des amis qui ont monté ce label. Jerkov est également notre tourneur depuis presque 2 ans, donc quand ils ont proposé de nous signer, on n’a pas hésité !

Votre position au sein du collectif Antistatic est elle celle d’un pilier ou d’un groupe qui se cherche encore un peu et qui apprend de ses colistiers ?
A vrai dire, je ne sais pas quoi te répondre. C’est clair qu’au début du collectif, il y avait les locomotives Sidilarsen et Psykup puis les wagons… (lol !) Grâce aux actions du collectif, Leiden a cependant pris du poids et a su gagner en maturité tout comme en notoriété. Alors c’est sûr, nous ne sommes pas autant connus que ces deux groupes phare, mais Leiden a su trouver sa voie et se frayer un chemin dans la scène métal hexagonale. Pour le reste, seul l’avenir nous le dira…

La scène toulousaine est une des plus riche de France. Cela ne finit il pas par poser un problème de saturation au niveau d’un public qui se retrouve sollicité par de nombreux groupes ?
C’est clair qu’il y a une grande émergence de groupes au sein de la ville rose qui fait que certains soirs, le public ne sait plus où donner de la tête tant les groupes et les manifestations sont nombreux. Mais je trouve cette effervescence très positive. Il y a certes beaucoup de formations, mais dans des registres très différents… je ne pense pas que cela puisse nuire à qui que ce soit.

Les morceaux sont partagés entre Anglais, Allemand et Français … C’est une volonté d’ouverture particulière ou simplement une utilisation des compétences de chacun en matière de langues ?
Ni l’un ni l’autre. L’utilisation de plusieurs langues est avant tout un choix artistique. Il n’y a pas de volonté particulière derrière ceci, juste le désir de jouer avec les sonorités différentes qu’offrent chaque langue, afin de parvenir à s’approcher le plus près possible de l’émotion que nous avons choisi de mettre en lumière à un moment donné, à dépeindre une atmosphère particulière. La langue est donc au service de la musique et des émotions ; je dirais même que dans Leiden, la langue est utilisée comme un instrument.

Vous avez pensé à l’Espagnol ou vous laissez ça à Manu Chao ?
J’ai déjà pensé à l’espagnol, d’ailleurs, « Dualité » a failli s’appeler « Clandestino » (lol !)

Sur « Dualité », on remarque un immense fossé entre les sonorités puisque vous passez de la musique religieuse au black metal en passant par la pop sans aucun problème à première vue … C’est vraiment si facile que ça ou cela pose quand même quelques problèmes ?
Là encore, il n’y a aucun calcul de notre part. On ne s’est jamais dit lors de la compo « bon là, on vient de créer un passage métal, il faut absolument rajouter de la pop ». Le mélange des styles s’est toujours fait de manière naturelle chez nous, et je pense que c’est une des raisons qui fait que ces changements de couleurs au sein des morceaux passent bien. Nous écoutons tous des choses très variées et je suis persuadée que c’est cette diversité de nos influences qui créée la richesse de Leiden.

Quel genre de musique écoutez vous en général ? Cela vous inspire t’il beaucoup pour vos propres compositions ?
Quelques artistes en vrac : Cure, Kreator, Camille, Cannibal Corpse, Gojira, Paradise Lost, Tori Amos, Tiamat, Rammstein, Queen Adreena, Skindred, Madonna, Dead Can Dance, Portishead, Max Romeo, Kate Bush… Comme tu peux le constater, c’est assez large. Comme je le disais précédemment, je pense que les influences de chacun jouent un rôle important dans l’élaboration de nos compos. Tu es forcément influencé par ce que tu écoutes, même si cela reste inconscient…Est-ce que ces influences se ressentent à l’écoute de notre musique ? Je l’ignore et ce n’est certainement pas à moi d’en juger…
 
A votre avis, où se trouve votre plus belle chance d’avenir ? En France ? En Europe ?
Malgré le revival actuel du metal dans le paysage musical français (je pense à des groupes comme ETHS ou Gojira…), je reste persuadée que ce n’est pas le style de prédilection de l’hexagone. Quand tu vois l’ampleur qu’ont pris certains groupes européens métal dans leur pays et même à une échelle mondiale (Rammstein, Lacuna Coil, Nightwish, Within Temptation), ça fait réfléchir ! Quoi qu’il en soit, il n’y a pas de recette miracle…Nous aimons notre musique et notre but est de la partager avec le plus de personnes possibles donc il n’est pas improbable que Leiden s’exporte à l’étranger, si la demande s’en fait ressentir. Mais ça, c’est l’avenir qui nous le dira…

Comment imaginez vous Leiden dans 10 ans ? Pensez vous faire évoluer votre musique comme par exemple Matmatah qui change de registre à chaque nouvel album ou au contraire comptez vous jouer la régularité à la manière d’AC/DC qui sort le même genre d’album depuis des années ?
C’est loin dans 10 ans…. ! Honnêtement, je ne sais pas. Nous continuerons à composer et jouer la musique qui nous plaît, ça, c’est certain. Aurons-nous les mêmes goûts dans 10 ans ? C’est ça la véritable question…
 
Leiden sur la route, c’est la fête jusqu’au bout de la nuit ou c’est une gestion sérieuse des dates pour se ménager et tenir sur la distance ?
Ca dépend des dates à vrai dire…quand il y a une autre date le lendemain ou que nous devons prendre la route tôt, nous sommes sages comme des images ! Quand nous avons l’opportunité de partager la scène avec des groupes sympathiques et que rien ne nous en empêche, il peut nous arriver de faire un peu la fête, de profiter de la soirée pour faire plus ample connaissance…mais c’est rarement le cas ! Quoi qu’il en soit, cela n’a jamais été un problème pour nous : nous connaissons tous nos limites et agissons en fonction.

Quel argument positif pourriez vous apporter à une personne qui hésite encore à acheter « Dualité » pour qu’il franchisse le pas et s’offre le CD ?
Je suis très mauvaise marchande de tapis ! « Dualité » est un voyage à travers les émotions, un album sur ce qui constitue l’essence de l’être humain. Nous y avons mis tout notre cœur, notre sensibilité, notre sincérité…à chacun de voir s’il a envie de prendre part à cette quête introspective.

Autre chose à déclarer ?
Merci à toi pour cette interview, pour le reste, je ne parlerai qu’en présence de mon avocat…

Propos recueillis par Fred Delforge - novembre 2005